L’Afrique, futur paradis du « big data » pour Facebook ?

Chaque mois, quelque 100 millions d’utilisateurs se connectent à Facebook, selon les derniers chiffres publiés par la firme lundi. Et si le continent est encore loin derrière l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord, il est porteur d’avenir en ce qui concerne la technologie mobile, qui représentent plus de 80% des connexions mensuelles.

L’Afrique pourrait être le prochain eldorado pour le recueil de données personnelles. © DR

L’Afrique pourrait être le prochain eldorado pour le recueil de données personnelles. © DR

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Publié le 9 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis juin 2014, plus de 100 millions d’Africains se connectent sur Facebook chaque mois, dont 80% sur le mobile. De quoi s’enorgueillir pour le réseau social américain qui, depuis quelques temps, voit avec inquiétude les adolescents américains lui signifier leur désamour. Et, signe positif pour l’avenir : la croissance de Facebook sur le continent se fait en grande partie grâce à la technologie mobile, qui représente 80% des connexions.

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Nicola Mendelsohn, vice-président de Facebook pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique estime ainsi que "dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Turquie, et ailleurs, les appareils mobiles sont de plus en plus la façon dont les gens trouvent de nouvelles informations, et partagent leurs expériences nouvelles avec le monde".

"En Afrique, nous assistons à une croissance explosive et un élan formidable à travers la région. Dans le même temps, lorsque vous regardez le coût énorme de la connectivité dans de nombreux pays, les services mobiles se doivent de fournir une utilité maximale sur la plus large gamme de terminaux et de consommer la plus petite quantité de données, ce qui est exactement ce que Facebook offre", explique quant à lui Rob Norman, directeur numérique de Global Group M, partenaire du réseau social américain.

Une mission civilisatrice ?

D’après des données de Informa Telecoms and Media, que Jeune Afrique publiait en février dernier alors que Facebook fêtait son dixième anniversaire, il y aurait déjà près de 800 millions d’abonnements mobile du fait de l’utilisation massive de la double carte SIM. Et ce chiffre pourrait bien dépasser le milliard avant la fin de 2015. Un continent jeune et accro à la technologie mobile. Chez certains stratèges de la Silicon Valley, on appelle ça un eldorado.

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Début août, Facebook est ainsi passé à l’offensive, déclarant que les abonnés zambiens de l’opérateur mobile Airtel allait pouvoir se connecter gratuitement au réseau social via une application dédiée sur Android. Le Zambien ainsi équipé pourra ainsi accéder, avec n’importe quel forfait, à Facebook, mais aussi à Facebook Messenger, Wikipedia, Google Search ou encore AccuWeather, une application météo.

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Facebook, bon samaritain ? Peut-être. C’est ce qu’essaie en tout cas de faire croire Mark Zuckerberg et ses associés qui, faute de parler d’investissement, préfère se voir en chevaliers de la civilisation numérique. Mais, au-delà des apparences, le réseau social ne manquera pas de tirer profit des "territoires conquis". Car, si l’accès à Facebook peut-être gratuit, les données recueillies par le réseau social sur les utilisateurs, elles, ne le sont nullement.

Pour les sites dont la majorité des revenus provient de la publicité, et c’est le cas de Facebook, tout l’enjeu consiste en effet à "monétiser" leurs audiences auprès des annonceurs. "Une liste de contacts dont on connaît seulement l’âge, le sexe ou la profession coûte 0,36 euro les mille", expliquait ainsi Jérôme Colin, expert télécoms chez Roland Berger, dans le magazine économique français Capital, en septembre. "Savoir en outre qu’ils viennent, par exemple, d’acheter un appartement fait grimper la facture à 62 euros les mille", détaillait-il. Pour Facebook, si l’avenir est entre autres en Afrique, il est surtout dans le "big data".

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Par Mathieu OLIVIER

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