Raffinerie : après l’incendie de la Sonara, le Cameroun recourt aux importations de carburant
Après l’incendie qui a ravagé quatre des treize unités de la Société nationale de raffinage (Sonara) du Cameroun, le 31 mai, les premiers navires contenant des produits pétroliers raffinés ont accosté ce 4 juin à Douala.
Le feu, qui s’est déclaré sur le site de la Société nationale de raffinage (Sonara), à Limbe, à 21 h 55 dans la nuit du 31 mai au 1er juin, a endommagé quatre des treize unités de raffinage de l’entreprise publique, selon Gaston Eloundou Essomba, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, qui s’est rendu sur les lieux quelques heures après le début du sinistre.
Le lendemain, Jean-Paul Simo Njonou, patron de l’unique raffinerie du pays dont la capacité de production annuelle vient de passer de 2,5 à 3,5 millions de tonnes, informait ses partenaires de ce « cas de force majeure », ainsi que de « la suspension provisoire de nos engagements contractuels, en attendant l’évaluation définitive des dégâts ».
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Dans la foulée, Théophile Gérard Moulong, le président de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac), affirmait que les assureurs seront aux côtés de la Sonara pour honorer leurs engagements.
Une douzaine de mois de travaux
Mais l’activité de la Sonara se poursuit, puisque l’entreprise se livre également au trading et compte participer aux importations de carburant, dont les premiers navires ont accosté ce 4 juin au quai de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), à Douala.
Une activité qu’elle connaît bien : l’année dernière, l’État lui a concédé de gré à gré tous les achats des hydrocarbures consécutivement à l’arrêt technique de ses installations pendant huit mois, durant des travaux d’extension et de modernisation de la raffinerie.
Le gouvernement a en outre chargé l’entreprise de recruter dans les plus brefs délais un cabinet d’expertise pour établir un diagnostic et proposer un schéma de réhabilitation. « Nous pensons que les travaux devraient s’étendre sur une douzaine de mois », a indiqué Gaston Eloundou Essomba lors d’une conférence de presse, le 2 juin.
L’État interviendra pour maintenir les prix
Le ministre du Commerce a quant à lui balayé l’éventualité d’une hausse des prix des carburants. « L’État continuera comme par le passé à soutenir les prix à la pompe qui restent bloqués, en comblant notamment le manque à gagner enregistré par la Sonara. Cet apport s’élevait à 13 milliards de F CFA [20 millions d’euros] en avril », a tenu à préciser Louis Magloire Mbarga Atangana.
Le gouvernement assure également que le mécanisme de compensation à l’égard des importateurs, en cas de coûts supérieurs aux prix de vente à la pompe, sera rapidement activé. Car, par le passé, »cet appui engendrait d’énormes arriérés », rappelle le responsable d’un trader, tout en reconnaissant que les choses ont beaucoup évolué depuis un an, le ministère des Finances procédant à des compensations fiscales.
La Sonara a réalisé un chiffre d’affaires de 1 090,6 millions de dollars en 2018. Elle couvre traditionnellement 80 % des besoins du pays en produits pétroliers, le reste étant comblé par les traders qui répondent généralement à des appels d’offres.
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