L’économie sud-africaine enregistre le plus fort recul trimestriel depuis dix ans
L’économie sud-africaine s’est contractée de 3,2 % au premier trimestre 2019, a indiqué mardi l’institut des statistiques Stats SA. Il s’agit du plus fort recul trimestriel enregistré depuis dix ans.
C’est une nouvelle dont ce serait bien passé Cyril Ramaphosa, tout juste réélu à la présidence. Selon l’agence Stats SA, le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 3,2 % en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, bien en-dessous des prévisions des analystes, qui tablaient sur un recul de 1,6 %. Ce coup de frein est d’autant plus brutal qu’au 4e trimestre 2018, le pays avait enregistré une croissance de 1,4 %.
Le déclin est principalement fort dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie manufacturière et des mines, qui ont vu leur activité chuter de respectivement 13 %, 8,8 % et 10,8 %. Autre facteur aggravant : les exportations ont dégringolé de 26,4 % sur les trois premiers mois de l’année, tandis que les importations ont reculé de 4,8 %.
« Situation désastreuse »
Une experte du cabinet de conseil Peregrine Treasury Solutions, Bianca Botes, a estimé qu’il s’agit de la plus forte contraction en Afrique du sud depuis la crise financière de 2008, ajoutant qu’elle reflète « la situation désastreuse » du pays.
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Première victime de cette annonce : le rand. Après la publication de ces données, la monnaie sud-africaine s’est affaiblie, perdant 1,32 % de sa valeur par rapport au dollar, s’échangeant à 14,64 pour un dollar, contre 14,45 au début des échanges de la journée.
Le président Ramaphosa, qui a été reconduit dans ses fonctions en mai après la victoire aux élections de son parti, le Congrès national africain (ANC), avait promis de « restaurer l’espoir » dans un pays « accablé » par le chômage et les inégalités. Il s’est aussi engagé à relancer l’économie, en attirant quelque 100 milliards de dollars (88 milliards d’euros) d’investissements étrangers.
Cyril Ramaphosa doit prononcer son discours sur l’État de la nation au cours du mois. Ses propos seront particulièrement scrutés, alors que la hausse des prix des carburants et du haut niveau du chômage préoccupent les Sud-Africains et les investisseurs.
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