Tchad : l’opposant Succès Masra dénonce des violences policières

L’opposant tchadien Succès Masra a annoncé mercredi 5 juin qu’il entend saisir la justice après des violences policières qui ont, selon lui, délibérément visé le congrès d’officialisation de son mouvement politique, les Transformateurs, le 1er juin à N’Djamena.

Masra Succes (Tchad), économiste, fondateur du mouvement politique Les Transformateurs. © Francois Grivelet/JA

Masra Succes (Tchad), économiste, fondateur du mouvement politique Les Transformateurs. © Francois Grivelet/JA

Publié le 5 juin 2019 Lecture : 1 minute.

« La police a tiré des grenades lacrymogènes sur nos militants, samedi, alors que le cortège de notre parti arrivait à un rond-point », dénonce Succès Masra, contacté par Jeune Afrique. « Six militants ont été blessés. Ils ont tiré sur ma voiture, c’était une action délibérée de la police qui nous visait », poursuit le fondateur du mouvement politique les Transformateurs, qui a perdu connaissance quelques instants après les tirs de lacrymogène.

« Je vais porter plainte car aucune enquête n’a été ouverte pour éclaircir les raisons de cette violence policière », poursuit l’ancien économiste tchadien de la Banque africaine de développement (BAD), qui a chargé l’avocat français William Bourdon d’assurer sa défense.

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De « très graves violences »

Dans un communiqué daté du 5 juin, Me Bourdon « en appelle aux responsables des différents pays, représentés notamment lors de cette rencontre, pour intervenir auprès des autorités tchadiennes afin de marquer leur opposition à ces très graves violences (…) et pour demander que toutes les mesures soient prises afin que sa sécurité et celle de ses militants soit complètement assurées ».

Ces heurts ont éclaté samedi 1er juin, en marge d’une « conférence d’officialisation » des Transformateurs, organisée à la maison de la Femme, encerclée par les forces de l’ordre. « Nous n’avions reçu aucune notification d’interdiction de notre événement », assure Succès Masra. « Le parti n’est pas reconnu, a précisé Paul Manga, le porte-parole de la police, (…) et ils se sont permis de faire des parades à travers la ville. Cela constitue un trouble à l’ordre public, c’est pourquoi la police les a dispersés », a-t-il ajouté.

Le 23 avril, le ministère tchadien de l’Administration territoriale avait pourtant refusé l’autorisation de création de son parti politique. Motif : des conseillers de sa formation ont moins de trente ans, ce qui serait contraire à une ordonnance de 2018 qui n’avait jamais été appliquée. Un argument contesté par Succès Masra, qui assure au contraire que son parti « est complètement légal ».

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