Gabon : ballet diplomatique à Libreville avant les commémorations de la mort d’Omar Bongo Ondimba
Alors que plusieurs chefs d’État sont attendus à Libreville le 8 juin pour commémorer les dix ans de la mort d’Omar Bongo Ondimba, le ballet diplomatique se poursuit dans la capitale gabonaise, avec la visite le 5 juin du président tchadien Idriss Déby Itno.
La présidence gabonaise a annoncé, mardi 4 juin au soir, le déplacement à Libreville du président tchadien Idriss Déby Itno. Après son homologue togolais Faure Gnassingbé, le chef d’État ivoirien Alassane Ouattara, le président sénégalais Macky Sall ou plus récemment la secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo, l’actuel président de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) s’est rendu dans la capitale gabonaise le 5 juin pour « une visite de travail et d’amitié ».
Les deux présidents doivent échanger sur « le renforcement de la coopération bilatérale et multisectorielle entre les deux pays », précise le communiqué de la présidence. Lundi 3 juin, le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekale, s’était rendu à N’Djamena pour porter un message au président tchadien.
Parmi les dossiers sensibles concernant la région, figure notamment la question du siège de la bourse de la Cemac. Actuellement fixé à Douala, celui-ci était revendiqué par le Cameroun et le Gabon dans le cadre du processus de fusion des marchés financiers de la sous-région. Le processus de fusion entre la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) basée à Libreville et la Douala Stock Exchange (DSX) pourrait aboutir d’ici fin juin. Selon la présidence, le sujet n’était pourtant pas au menu des discussions.
Programme chargé
À quelques jours des commémorations du 10e anniversaire de la mort d’Omar Bongo Ondimba (OBO), le défilé des chefs d’État auprès du président gabonais se poursuit. Ibrahim Boubacar Keïta, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et Denis Sassou Nguesso sont notamment attendus pour la cérémonie. Ce n’est pas le président Ali Bongo Ondimba, toujours convalescent, qui supervise les préparatifs mais sa sœur aînée, Pascaline Bongo.
>>> À LIRE – Gabon : Omar Bongo, retour sur la vie (et la mort) d’un doyen
Le programme apparaît déjà chargé, avec en point d’orgue le 8 juin, jour de l’annonce de la mort du président OBO, décédé en Espagne à l’âge de 73 ans, après quarante et un ans au pouvoir. Initiée par la présidence de la République gabonaise, une messe œcuménique doit se dérouler au palais présidentiel en début de journée et une marche doit également partir du domicile de Patience Dabany, mère d’Ali Bongo Ondimba, à Franceville dans le Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo.
Flou autour d’un discours d’ABO
L’éventualité d’une prise de parole d’Ali Bongo Ondimba lors de cette journée de commémoration reste incertaine. Interrogée sur cette question, la présidence n’a pas répondu à nos sollicitations. Le président gabonais, qui a enchaîné les bilatérales ces derniers mois, ne s’est en revanche pas exprimé en public depuis son discours de vœux le 31 décembre dernier, depuis Rabat.
Un membre de l’Appel à agir, qui réunit plusieurs personnalités de l’opposition et de la société civile, explique que le mouvement, qui a réclamé à plusieurs reprises un examen médical d’Ali Bongo, qu’ils accusent de ne pas être en capacité de gouverner, attend désormais « une prise de parole publique en direct » pour évaluer la situation.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...