Les livres et la guerre
Publié le 25 mars 2003 Lecture : 1 minute.
Les hostilités contre l’Irak pèsent sur le marché du livre. En temps de crise, le public privilégie souvent l’information sur le divertissement et achète plutôt des journaux. Aux États-Unis, on craint une chute des ventes, comme cela se produisit après les attentats du World Trade Center. Certains titres avaient néanmoins bénéficié du contexte. Passé quasiment inaperçu à sa sortie, au début de 2001, Taliban (Yale University Press) d’Ahmed Rashid s’était hissé en tête des livres de poche après le 11 septembre.
Phénomène comparable en France où, un peu plus de deux mois après sa parution, La Guerre des Bush d’Éric Laurent (Plon) figure toujours parmi les meilleures ventes de documents, plus de 100 000 exemplaires ayant déjà été écoulés. Tout ce qui touche au rôle mondial des États-Unis connaît d’ailleurs un succès certain, qu’il s’agisse des ouvrages de Michael Moore (Mike contre-attaque, La Découverte) et d’Emmanuel Todd (Après l’empire, Gallimard) ou de celui, tout récent, de Henry Kissinger (La Nouvelle Puissance américaine, Fayard).
Les calendriers de parution seront-ils affectés par le déclenchement de la guerre ? Livres Hebdo, qui a enquêté sur le sujet, montre des positions contrastées. Actes Sud, par exemple, ne change rien à ses plannings. Fayard a bien repoussé à mai la sortie de Jeanne d’Arc et la France de l’ancien Premier ministre Édouard Balladur. Mais l’Irak n’y est pour rien, l’éditeur désirant seulement « encaisser » le choc de La Face cachée du « Monde » de Pierre Péan et Philippe Cohen (voir J.A.I. n° 2200). Ailleurs, on note quelques reports, dans l’attente de jours meilleurs, notamment chez Albin Michel et chez XO. La principale victime de la guerre de Bush pourrait être Yves Berger et son Dictionnaire amoureux de l’Amérique (Plon). Déjà différée une première fois, la mise en vente du livre est repoussée à septembre.
