Foot : les 5 plus grosses surprises de la CAN

En soixante-deux ans d’existence, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) a eu le temps de réserver de nombreuses surprises. Jeune Afrique en a sélectionné cinq, parmi les plus fortes de la compétition.

Les joueurs zambiens et le staff célèbrent leur victoire de la CAN 2012, au stade de l’Amitié à Libreville au Gabon, le 12 février 2012. © Rebecca Blackwell/AP/Sipa

Les joueurs zambiens et le staff célèbrent leur victoire de la CAN 2012, au stade de l’Amitié à Libreville au Gabon, le 12 février 2012. © Rebecca Blackwell/AP/Sipa

Alexis Billebault

Publié le 4 juillet 2019 Lecture : 4 minutes.

La Zambie, vainqueur de la CAN 2012

Avant le coup d’envoi du tournois, tout le monde (ou presque) misait sur le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou la Tunisie. Pas tant sur les Chipolopolo. Mais en sondant le passé, les faits rappellent que les Zambiens ont été finalistes en 1974 et 1994, troisièmes en 1990 et 1996 et quarts de finaliste en 2010.

À leur tête, un sélectionneur français,  Hervé Renard, déjà passé par Lusaka entre 2008 et 2010, et qui y est revenu fin 2010. Dans l’effectif, quelques cadres : Chansa, Mweene, Katongo, Musonda, Kalaba.  Des joueurs éparpillés partout dans le monde mais dans aucun grand championnat européen. Ce qui fera la différence ? L’audace.

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Le premier tour est bien ficelé – deux victoires dont une face au Sénégal (2-1) – , le quart de finale vite expédié contre le Soudan (3-0), et la demi-finale marquera l’histoire du pays. Les Zambiens marchent sur le ventre des favoris ghanéens (1-0).

Les Ivoiriens seront les dernières victimes de la Zambie, après une longue séance de tirs-au-but (0-0, 8-7). Renard déclarera que son équipe « a été la meilleure équipe d’un tournoi, pas celle d’Afrique ».

Le Burkina Faso, finaliste de la CAN 2013

À part en 1998, où les Étalons avaient terminé à la quatrième place de leur CAN, le Burkina Faso ne s’était jamais aventuré en phase finale, lors de ses sept autres apparitions.

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En Afrique du Sud, en cette année 2013, les Burkinabè éjectent au premier tour la Zambie, tenante du titre, puis le Togo (1-0) et le Ghana (1-1, 3-2 aux t.a.b). Menés par Paul Put, un Belge encore méconnu, le Burkina Faso séduit par sa qualité de jeu.

Le sélectionneur s’appuie sur une ossature de joueurs de Ligue 1 française (Kaboré, Alain Traoré, Bakary Koné, Pitroipa), une bonne dose d’audace et joue, aussi, sur l’effet de surprise.

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Le Nigeria, plus athlétique, plus rusé, mettra fin aux rêves des Étalons, le 12 février 2013 à Johannesburg, grâce à un but de Mba. Quatre ans plus tard, au Gabon, le pays des Hommes intègres fera presque aussi bien, en terminant à la troisième place.

Le Zaïre, vainqueur de la CAN 1974

L’Égypte ne s’attendait pas à subir un tel affront, chez elle, devant son exigeant public. Bien sûr, le Zaïre a remporté la CAN 1968, terminé quatrième en 1972, et vient de se qualifier pour la Coupe du Monde 1974, programmée en RFA. Trois mois avant ce grand rendez-vous universel, les Léopards se pointent en Égypte avec la ferme intention de confirmer le nouveau statut de première puissance d’Afrique.

Deuxième de son groupe au premier tour, derrière le voisin de Brazzaville, le Zaïre humilie les Pharaons au Caire, le 9 mars. Menés 2-0, ils inscrivent trois buts en un quart d’heure, dont deux par le génial Pierre Mulamba, décédé le 26 janvier dernier, et qui marquera 9 buts en Égypte, un record qui tient toujours.

En finale, les Léopards s’y reprendront à deux fois pour faire plier la Zambie (2-2, 2-0). Avec quatre buts de Pierre Mulamba, surnommé Muntumbula (l’assassin).

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Le Congo, vainqueur de la CAN 1972

Un affront. Une humiliation, qui fait partie de la mémoire collective camerounaise. Les Lions Indomptables, qui jouent à la maison  la CAN 1972, comptent bien poser leurs griffes sur l’Afrique.

Tout va bien jusqu’aux quarts de finale, après un premier tour passé sans encombres. Son adversaire, le Congo, s’est qualifié aux dépens du Maroc, après un tirage au sort. Mais un but de Minga, inscrit en première mi-temps, refroidit le stade Omnisports de Yaoundé, où le président Ahmadou Ahidjo a pris place, et les Congolais tiennent leur finale, où ils s’imposent (3-2) face à de surprenants Maliens, tombeurs du Zaïre (4-3).

Le Diable Rouge François M’Pelé, future star du Paris-SG (1973-1979) est élu meilleur joueur du tournoi, et Jean-Michel M’Bono termine deuxième meilleur buteur, avec quatre réalisations. Il est depuis 2010 président de la Fédération Congolaise de Football (FECOFOOT).

Le Cameroun, vainqueur de la CAN 2017

Disons-le tout net, affirmer avant la CAN gabonaise que le Cameroun allait remporter son cinquième titre continental provoquait au mieux un haussement d’épaules, au pire des ricanements sarcastiques.

https://www.youtube.com/watch?v=u4E69xXMAd4

Les Lions Indomptables, qui n’ont plus gagné le tournoi depuis 2002, restent sur deux Coupes du monde ratées et une CAN 2015 catastrophique. Et sont au mieux cités parmi les outsiders, loin derrière les favoris que sont le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Sénégal (0-0, 5-4 aux t.a b), le Ghana (2-0) ou  l’Égypte (2-1). Les trois derniers seront tous victimes, dans l’ordre, de la bande à Bassogog et Aboubakar, laquelle avait déjà laissé le Gabon sur le carreau au premier tour.

L’euphorie, pourtant, sera de courte durée, comme souvent ces dernières années au Cameroun : Hugo Broos, le sélectionneur belge, se plaindra de ne pas être payé tous les mois, avant d’être remercié, un an plus tard. Et le Cameroun ne se qualifiera pas pour la Coupe du monde 2018.

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