Violences post-électorales au Bénin : Thomas Boni Yayi va être auditionné par un juge d’instruction

L’ex-président Thomas Boni Yayi doit être entendu ce vendredi par le juge d’instruction en charge de l’enquête sur les violences post-électorales qui ont éclaté les 1er et 2 mai derniers, au lendemain des législatives auxquelles aucun parti d’opposition n’avait été autorisé à participer.

L’ancien président béninois Thomas Boni Yayi. © Vincent Fournier/JA

L’ancien président béninois Thomas Boni Yayi. © Vincent Fournier/JA

MATTHIEU-MILLECAMP_2024

Publié le 6 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

La convocation a été remise au domicile de l’ancien président béninois, à Cadjehoun, ce jeudi matin. Elle émane du juge du 4ème cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Cotonou, Aubert Kodjo. Ce dernier souhaite entendre Thomas Boni Yayi dans le cadre de l’enquête sur les violences qui ont éclaté les 1er et 2 mai, qui ont fait au moins quatre morts dans le pays, selon Amnesty international.

« Thomas Boni Yayi n’a jamais eu l’intention de se défiler face à la justice. Mais il est actuellement victime d’une véritable torture morale, il est encerclé chez lui et sa sécurité n’est pas garantie. La question qui se pose est celle des conditions dans lesquelles cette audition va se dérouler », a réagi auprès de Jeune Afrique Me Renaud Agbodjo, l’un des membres du collectif d’avocats de l’ancien président béninois. L’avocat précise cependant que Boni Yayi « a une santé très fragile et s’est vu prescrire un repos médical il y a deux semaines ».

la suite après cette publicité

>>> À LIRE – Crise politique au Bénin : le dernier combat de Thomas Boni Yayi

« En raison de votre qualité de président de la République, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, j’effectuerai le vendredi 7 juin à 15 h 30, un transport à votre domicile en vue de vous entendre dans ladite procédure », écrit le juge Aubert Kodjo.

La convocation remise à l'ancien président béninois Thomas Boni Yayi, le jeudi 6 juin 2019. © DR

La convocation remise à l'ancien président béninois Thomas Boni Yayi, le jeudi 6 juin 2019. © DR

64 personnes poursuivies

Cette convocation intervient une semaine après l’inculpation pour des faits de « participation à un attroupement armé », « violences et voies de fait » ou encore « incitation directe à un attroupement armé » des 64 personnes qui avaient été interpellées lors des journées des 1er et 2 mai dernier.

>>> À LIRE – [Tribune] Bénin : le pire moment pour s’enfoncer dans une crise politique

la suite après cette publicité

Lors d’une conférence de presse, jeudi 30 mai, le procureur de la République, Mario Métonou, avait par ailleurs insisté : « Ce qui au début apparaissait comme un mouvement spontané s’est révélé être une action planifiée, concertée et bien coordonnée. Les auteurs des violences se déplaçaient en bande et ne s’attaquaient qu’aux infrastructures et personnes précédemment identifiées. »

Toujours selon le procureur, « un faisceau d’indices permet d’établir d’une part des liens entre les différentes personnes interpellées et, d’autre part, des liens entre ces personnes avec des commanditaires. »

la suite après cette publicité

Dans un rapport en date du 14 mai, dans lequel l’ONG affirmait avoir « documenté entre le 28 avril, jour des élections législatives, et le 2 mai, la mort par arme à feu, d’au moins quatre personnes », Amnesty international avait pour sa part dénoncé « l’usage excessif de la force » et réclamé aux autorités béninoises de « veiller à ce que des enquêtes approfondies et impartiales soient menées ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires