[Édito] Au Togo, le PND comme nouvelle boussole

Le Togo est désormais dans une conjoncture favorable. Après les législatives de 2018, boycottées par l’opposition réunie au sein de la C14, l’accalmie est de retour. Même si nombre de Togolais et d’observateurs ont les yeux rivés sur la présidentielle de l’an prochain.

Avenue de la Paix, à Lomé. © Salifou Ouzerou/Jeune Afrique

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Publié le 11 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

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Changement d’horizon au Togo

Le chef de l’État, Faure Gnassingbé, s’appuie sur le Plan national de développement (2018-2022) pour transformer le pays en profondeur, multiplier les projets et attirer les investisseurs.

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D’autant plus que la réforme constitutionnelle – entérinée par le Parlement –, qui prévoit la limitation du nombre de mandats présidentiels, permet également au chef de l’État, Faure Gnassingbé, de se présenter aux scrutins de 2020 et 2025.

En attendant ces échéances, les autorités accentuent leurs efforts pour conforter la reprise. « L’impact négatif de la crise de 2017 et l’ajustement budgétaire sévère qui en a découlé ont limité la croissance », résume la BAD. Après une quasi-paralysie provoquée par les tensions politiques, l’économie amorce donc un rebond.

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Reprise économique

Et pour la deuxième année consécutive, la croissance promet d’être au beau fixe, avec un taux de 4,9 % attendu cette année. Les efforts consentis par Lomé pour assainir les finances publiques viennent d’être couronnés par l’agence américaine de notation Standard & Poor’s qui, dans sa première évaluation du pays, lui attribue la note de B/B (spéculatif). Une reconnaissance méritée, qui ne doit cependant pas faire perdre de vue l’urgence de contrôler la dette, passée de 44 % en 2010 à 70 % du PIB aujourd’hui.

>>> À LIRE – Dossier – Togo : la sortie de crise, c’est par où ?

Lancé au début de mars, le PND, que les experts décrivent comme un plan d’investissement structuré, sert de boussole aux nouvelles ambitions togolaises. Après avoir rétabli une certaine stabilité macroéconomique, notamment dans la gestion de la dette qui avait explosé à la suite de la politique d’investissements massifs dans les infrastructures, Lomé parie dorénavant sur la mise en œuvre rapide des projets structurants du PND.

Après les problèmes de 2017, la relance économique est prometteuse grâce à des taux de croissance significatifs

Raison pour laquelle le Togo a récemment conclu deux conventions, l’une avec l’Africa Finance Corporation (AFC), la seconde avec la Banque asiatique pour les investissements dans les infrastructures (BAII), créée par la Chine. Ce pour diversifier davantage ses sources de financement et, surtout, bénéficier d’une enveloppe d’environ 800 millions de dollars destinée à financer le chantier de doublement de la route nationale 1.

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« Après les problèmes de 2017, la relance économique est prometteuse grâce à des taux de croissance significatifs. Avec le PND, nous espérons maintenir ce cap. Pour ce faire, il faut trouver les bons leviers », décrypte un patron togolais.

Dans un tel contexte, tous attendent que le PND produise ses effets sur la vie quotidienne des Togolais. D’après les projections, il doit permettre au pays de créer au moins 500 000 emplois, d’accroître le revenu par tête de 9,7 % et de grappiller 14 points dans l’indice de développement humain. Reste à savoir si les dépenses sociales de plus en plus prépondérantes – environ 15 % dans le budget 2019 – suffiront pour convaincre les Togolais de faire preuve de patience.

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