« L’Afrique est une priorité »

Pour Thierry Courtaigne, directeur général du Medef International, le continent doit soigner son image pour rétablir la confiance.

Publié le 25 février 2003 Lecture : 2 minutes.

La section internationale du Mouvement des entreprises de France (Medef) gère les relations des opérateurs français avec le reste du monde à travers cinquante-huit comités géographiques. Il reçoit en France environ soixante-quinze délégations étrangères par an et organise vingt-cinq missions à l’étranger. Son objectif principal est de promouvoir l’investissement français. Mais son rôle informel dans les relations franco-africaines est plus large. Son directeur général, Thierry Courtaigne, explique les relations du Medef International avec l’Afrique.

J. A./L’INTELLIGENT : Comment le Medef International est-il présent en Afrique ?
THIERRY COURTAIGNE : Le Medef est africain. L’Afrique est pour nous une priorité. Pour des raisons historiques, parce que nous y entretenons des amitiés, et aussi parce que les Français installés là-bas sont heureux. Quelle que soit la conjoncture, vous verrez toujours l’engagement du Medef. L’un de nos objectifs, avec nos amis africains, est d’améliorer leur image, notamment vis-à-vis de nos partenaires européens. L’image amène crédibilité, confiance… et investissements.
Et comment travaillez-vous sur l’image du continent ?
À chaque fois que nous recevons une personnalité africaine, nous en informons le monde de l’entreprise. Nous travaillons également sur l’environnement des affaires. Il est important que les Africains sachent que les étrangers qui investissent chez eux se considèrent un peu comme des invités. S’ils se sentent bien, ils deviendront ensuite de formidables ambassadeurs du pays. Et puis nous soutenons l’intégration des marchés, pour que le seuil critique qui justifie un investissement soit atteint.
La situation en Côte d’Ivoire laisse peu de place à l’optimisme. Quel regard portez-vous sur la crise ?
Bien sûr, nous avons des inquiétudes. Il y a plusieurs raisons de se faire du souci. Sur le plan humain, tout d’abord. En termes d’image, ensuite. Il est très long de construire une image, mais très facile de la briser. Enfin, les Ivoiriens doivent faire attention de ne pas tout casser et ruiner les investisseurs étrangers comme ivoiriens.
Que pensez-vous du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) ?
Nous voulons que celui-ci devienne réalité. Le sommet du G8, qui se tiendra en juin à Évian, devrait donner cette impulsion. Mais je tiens à souligner que les investissements importants ne doivent pas être pris en charge par le seul secteur privé. Il faut créer des conditions pour que les investisseurs et les États travaillent de concert. Aux pouvoirs publics de redonner au privé sa place dans le développement, et de ne pas le laisser seul face à des problèmes insurmontables.
Pouvez-vous citer des exemples de pays qui fonctionnent bien ?
Le Sénégal, le Mali, le Ghana. Il semblerait que le Kenya soit prometteur. L’Ouganda fait des efforts considérables. L’Afrique du Sud, aussi. Le Botswana est un petit pays sympathique. La Mauritanie présente aussi certains intérêts.
Qu’en est-il du Maghreb ?
Le Maghreb, c’est un autre monde. Les relations commerciales avec la France sont très anciennes. Notons que l’Algérie est en train d’évoluer à grands pas.

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