Violences post-électorales au Bénin : l’audition de Thomas Boni Yayi reportée

Le juge d’instruction chargé d’enquêter sur les violences post-électorales des 1er et 2 mai, qui souhaitait entendre l’ancien président béninois en qualité de témoin, n’a finalement pas pu le rencontrer ce vendredi. Souffrant, Thomas Boni Yayi n’était selon ses avocats pas en capacité de suivre une audition.

Thomas Boni Yayi, l’ancien président du Bénin. © Jacques Brinon/AP/Sipa

Thomas Boni Yayi, l’ancien président du Bénin. © Jacques Brinon/AP/Sipa

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Publié le 7 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Le juge Aubert Kodjo, du 4ème cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Cotonou, avait fait le déplacement ce vendredi après-midi jusqu’au domicile de l’ancien président béninois, à Cadjehoun. Mais il a finalement dû repartir sans avoir pu entendre Thomas Boni Yayi.

« Le juge s’est déplacé, mais Thomas Boni Yayi n’a pu le rencontrer, car il est trop souffrant. Il est actuellement sous traitement et son médecin lui impose le repos », a expliqué à Jeune Afrique l’un de ses avocats, Me Renaud Agbodjo. « Pour le moment, aucune date pour une éventuelle audition ultérieure n’a été fixée. Nous ne savons pas encore quelle sera la suite », a-t-il ajouté.

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Le juge Aubert Kodjo est chargé de l’instruction dans l’enquête sur les violences post-électorales qui ont fait au moins quatre morts au Bénin, les 1er et 2 mai, au lendemain des élections législatives du 28 avril, durant desquelles aucun parti d’opposition n’avait été autorisé à participer.

« Action planifiée et bien coordonnée »

Soixante-quatre personnes, qui avaient été arrêtées en marge des manifestations début mai, sont poursuivies pour des faits de « participation à un attroupement armé », « violences et voies de fait » ou encore « incitation directe à un attroupement armé ».

Mario Métonou, le procureur de la République, évoque pour sa part la thèse d’une « action planifiée, concertée et bien coordonnée » et a affirmé que l’enquête avait permis « d’établir d’une part des liens entre les différentes personnes interpellées et, d’autre part, des liens entre ces personnes avec des commanditaires ».

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Le juge d’instruction, contacté par Jeune Afrique, s’est refusé à tout commentaire sur les raisons pour lesquelles il souhaite entendre l’ancien président béninois.

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Ce dernier ne s’est pas exprimé en public depuis plusieurs semaines. Le 1er mai dernier, sa résidence avait été encerclée par les forces de l’ordre, et ses partisans, craignant une arrestation du leader des Forces cauris du Bénin émergent (FCBE), avaient alors convergé en masse à Cadjehoun.

De violents affrontements avaient alors éclaté entre les manifestants et les forces de sécurité, tandis que les autorités béninoises ont assuré, de leur côté, n’avoir jamais eu l’intention d’arrêter l’ancien président.

Bras de fer Talon-Yayi

Ce dernier a sollicité plusieurs chefs d’État africains pour leur demander de faire pression sur Patrice Talon, parmi lesquels Denis Sassou Nguesso, Alassane Ouattara ou encore Alpha Condé. Dans un courrier, il s’était notamment inquiété du fait que « le processus électoral qui s’est achevé par la nomination des députés pourrait faire basculer mon beau pays dans la guerre civile si rien n’est fait en urgence ».

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Le FCBE, la formation politique de Thomas Boni Yayi, a refusé l’appel au dialogue formulé par le président Patrice Talon lors d’un discours à la nation, le 20 mai dernier, et continue de réclamer l’annulation des législatives.

La nouvelle Assemblée nationale issue de ces élections contestées a été officiellement installée mi-mai. Les députés – tous issus des rangs de l’Union progressiste (UP, 47 sièges) ou du Bloc républicain (BR, 36 sièges), deux formations se réclamant de la mouvance présidentielle – ont élu Louis Vlavonou au perchoir le 17 mai.

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