Insécurité pour les bourreaux

Un collectif d’avocats suisses se promet de traquer les auteurs de crimes contre les droits de l’homme.

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 1 minute.

Les despotes du Tiers Monde pourront continuer à déposer leur argent dans des banques en Suisse, mais ils réfléchiront désormais à deux fois avant d’oser mettre les pieds dans ce pays. Et pour cause : l’association Track Impunity Always (Trial), qui a vu le jour en juin dernier à l’initiative d’une vingtaine d’avocats basés dans plusieurs cantons de la Confédération helvétique, s’est donné pour objectif de traquer les responsables de crimes contre les droits humains de passage en Suisse. Son président, Philip Grant, menace d’actionner la justice contre les criminels dès leur arrivée dans la Confédération. « Quand une plainte ne peut être reçue dans le pays concerné, le droit suisse autorise à la traiter en Suisse », affirme-t-il.
Trial a publié récemment un manuel intitulé La Lutte contre l’impunité en droit suisse, elle explique les voies offertes par la législation helvétique pour permettre la traque des criminels. « Il faut déplacer l’insécurité du camp des victimes à celui des bourreaux », a déclaré, pour sa part, l’ancien procureur Bernard Bertossa, connu pour sa lutte contre la criminalité internationale, qui a participé à la rédaction de ce manuel, « destiné aux autorités de poursuite fédérales et cantonales, aux avocats et aux organisations de défense des droits de l’homme ».
Les responsables de l’association ont annoncé qu’ils préparaient plusieurs actions contre de présumés criminels tout en se refusant à mentionner des noms ou des nationalités. Ils ont cependant précisé qu’ils ne pouvaient entamer de poursuites contre des dirigeants étrangers en exercice ou contre toute autre personne bénéficiant d’une immunité. Ce qui limite considérablement leur champ d’action.

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