Côte d’Ivoire : nouvelles violences après la mort d’un chef local dans le centre du pays

Quelques semaines après des affrontements intercommunautaires meurtriers à Béoumi, des violences ont éclaté jeudi dans le département de Zuenoula (centre, 100 km à l’ouest de la capitale Yamoussoukro) après l’assassinat, selon plusieurs témoins, d’un chef traditionnel destitué par le préfet.

Des policiers ivoiriens, le 22 octobre 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Photo d’illustration. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Des policiers ivoiriens, le 22 octobre 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Photo d’illustration. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Publié le 8 juin 2019 Lecture : 1 minute.

Les affrontements sont nés de la rivalité entre des chefs locaux. « Le chef Robert Djè Bi Djè a été tué par une arme à feu dans la nuit de mercredi à jeudi. Certains de ses proches estiment que c’est un assassinat, c’est la raison de leur révolte », a déclaré un habitant de la ville, Soro Porikaha.

Selon plusieurs témoins joints par téléphone, des centaines de sympathisants en colère ont saccagé la préfecture de Zuenoula et paralysé la ville jeudi. Une source indique que le chef assassiné, qui était également président des chefs du département, avait été déchu de ses fonctions par le préfet de la ville qui avait nommé par arrêté un autre chef à sa place.

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« Une querelle locale »

La tension était toujours vive ce vendredi car les sympathisants du chef assassiné « sont toujours à la recherche du préfet », selon Soro Porikaha. « C’est essentiellement une querelle locale. Un groupe n’a pas apprécié la destitution du chef Robert Djè Bi Djè, qui a été désigné pourtant à travers des rythmes coutumiers comme chef. Leur colère a pris de l’ampleur avec son assassinat », a expliqué un professeur résidant à Zuenoula, préférant rester anonyme.

>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : à Béoumi, l’engrenage de la violence intercommunautaire

Ces incidents surviennent moins d’un mois après les violences intercommunautaires qui ont ravagé la ville de Béoumi, à moins de 100 kilomètres de là, se soldant par 14 morts et une centaine de blessés. Une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse malinké et un conducteur de moto-taxi baoulé était à l’origine de ces dernières violences.

Sept des quatorze victimes de Béoumi ont été enterrées vendredi, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée sous forte protection des forces de sécurité (militaires, gendarmes, policiers) et en présence du ministre de la communication Sidi Touré et des chefs traditionnels de la ville. Des centaines d’habitants de l’agglomération, où tous les magasins étaient fermés, ont assisté aux obsèques.

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