Cameroun : nouvelles interpellations après une marche en soutien à Maurice Kamto et au MRC
Le MRC, principal parti d’opposition camerounais, a assuré que les forces de l’ordre avaient empêché une manifestation organisée samedi à Yaoundé pour exiger la libération de son président Maurice Kamto et de centaines de ses partisans arrêtés depuis la réélection de Paul Biya.
« Notre marche a été étouffée dans l’œuf ! Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées dans des quartiers autour du lieu de la marche », a déclaré le secrétaire à la communication du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Sosthène Médard Lipot.
Les partisans du MRC avaient prévu de descendre dans les rues de Yaoundé, pour exiger la libération de leur président, Maurice Kamto, candidat malheureux à la présidentielle d’octobre, arrêté fin janvier et écroué depuis avec plus de 150 de ses partisans.
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Dans la zone où devait se tenir la manifestation, les policiers étaient présents en nombre, ont indiqué plusieurs habitants du quartier. « Aux abords de la poste centrale [lieu annoncé de la manifestation], il n’y avait aucune rue sans présence policière », a précisé l’un de ces habitants qui a requis l’anonymat.
Une semaine plus tôt, environ 350 autres sympathisants du MRC ont été arrêtés lors d’une marche. Depuis, une centaine a été libérée mais son vice-président, Mamadou Mota, interpellé ce jour-là, n’a toujours pas été relâché, tout comme 250 autres personnes, selon le parti d’opposition.
« Hostilité contre la patrie » et « insurrection »
Interdites par les autorités camerounaises, des marches sont organisées par le MRC depuis la présidentielle d’octobre, que ce parti qualifie de « hold-up électoral », après la proclamation de résultats donnant son candidat Maurice Kamto deuxième après le président Paul Biya.
Mi-février, le président du MRC et plusieurs de ses partisans avaient été présentés devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judiciaire pour « hostilité contre la patrie » et « insurrection », entre autres accusations, a été ouverte à leur encontre.
Leurs avocats ont saisi début avril le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Début mars, l’Union européenne, puis l’ONU et les États-Unis s’étaient déjà interrogés sur le bien-fondé de la procédure contre Maurice Kamto. La France s’est dite récemment « très préoccupée » par la situation de l’opposant.
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