« Il faut des entreprises plus transparentes »

Publié le 25 février 2003 Lecture : 2 minutes.

Docteur en finances et membre de la Société française des analystes financiers, Ferid Ben Brahim a exercé, pendant une vingtaine d’années, dans plusieurs sociétés de Bourse européennes. Il fut également directeur de la banque européenne Dresdner Kleinwort Wasserstein. En 2001, il a fondé avec d’autres experts tunisiens, Axis, un cabinet spécialisé dans le conseil financier et basé à Tunis.

J.A./L’INTELLIGENT : Les résultats 2002 des sociétés, publiés en janvier et février derniers, et notamment ceux des groupes cotés à la Bourse de Tunis, montrent souvent un net recul des bénéfices. Comment l’expliquez-vous ?

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FERID BEN BRAHIM : La Bourse a subi le contrecoup du ralentissement conjoncturel de l’économie tunisienne. Il y a eu le cumul des conséquences du 11 septembre 2001, de la baisse de la croissance mondiale, surtout chez nos principaux clients en Europe, et la sécheresse. Cet important coup de frein a eu un impact direct sur les résultats des entreprises tunisiennes. C’est normal quand la demande externe et interne reculent en même temps. D’autres facteurs ont également joué : un certain contrôle de la liquidité de l’économie et le problème des impayés, dont le caractère devient probablement structurel et qui pousse les entreprises – notamment les banques – à augmenter leurs provisions et à diminuer d’autant leurs bénéfices.

Que faire pour relancer le marché financier ?
Il faut agir au niveau de l’offre et de la demande. Parmi les initiatives les plus importantes, on doit amener, sur ce marché, les investisseurs institutionnels pour favoriser l’épargne longue et limiter les fluctuations erratiques. Il faut aussi rétablir la confiance des épargnants dans les investissements en actions. On peut également offrir des avantages fiscaux plus consistants aux sociétés pour les inciter à s’introduire en Bourse. Enfin, il faut favoriser le développement du compartiment obligataire, et notamment de son marché secondaire.

Comment redonner confiance aux épargnants ?
Je crois qu’il faut des mesures d’urgence pour que la confiance revienne. Plus de communication et de transparence de la part des entreprises, sur leur situation actuelle, leurs difficultés et leurs perspectives de développement ; un engagement plus affirmé de la part des commissaires aux comptes sur les états qu’ils certifient. Et une plus grande supervision des autorités de surveillance sur la qualité des émissions et sur les risques que les titres font courir directement ou indirectement aux épargnants. Quelle pourrait être, selon vous, l’évolution des marchés en 2003 ? Personne ne peut prévoir ce qui se passera en cas de guerre en Irak. Mais s’il n’y a pas de conflit, l’année 2003 en Tunisie devrait être celle du rebond modéré à partir de l’été, une fois que l’amélioration de la situation économique, et notamment agricole, se concrétisera.

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