Soudan : quatre morts au premier jour d’un mouvement de désobéissance civile

Quatre personnes ont été tuées dimanche, au premier jour d’un mouvement national de « désobéissance civile » lancé contre les généraux au pouvoir, selon des médecins proches des manifestants.

Dans les rues de Khartoum, le 9 juin 2019. © AFP

Dans les rues de Khartoum, le 9 juin 2019. © AFP

Publié le 9 juin 2019 Lecture : 1 minute.

Deux des quatre personnes décédées ce dimanche au Soudan ont été tuées par balles à Khartoum et dans la ville voisine d’Omdourman. Les deux autres ont été « battues et poignardées » et sont mortes dans un hôpital d’Omdourman, a indiqué ce comité de médecins dans des communiqués distincts. Ces personnes ont été victimes « du Conseil militaire de transition » et de ses « milices », a accusé la même source.

Le bilan total des victimes depuis le déclenchement d’une violente répression le 3 juin – marquée par la dispersion du sit-in principal à Khartoum – est de 118 morts, a ajouté ce comité de médecins, alors que le gouvernement évoque 61 morts.

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« Vraie désobéissance »

Les chefs de la contestation ont appelé la veille à « la vraie désobéissance » civile à partir de ce dimanche, et averti que ce mouvement ne s’arrêterait qu’avec l’avènement d’un gouvernement civil, leur principale revendication depuis la chute d’Omar el-Béchir, le 11 avril dernier.

« La désobéissance civile et la grève générale sont nos moyens pacifiques pour arracher notre droit à la vie face à la barbarie des milices », a déclaré l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation, dans un communiqué.

Des opposants arrêtés après leur rencontre avec Abiy

Après une tentative de médiation directe du Premier ministre éthiopien, vendredi à Khartoum, les meneurs de la protestation avaient déclaré envisager de continuer, sous conditions, les discussions avec le Conseil militaire de transition. À l’issue de leur rencontre avec Abiy Ahmed, plusieurs représentants de la contestation ont été arrêtés.

Mohamed Esmat, un des leaders de l’Alliance pour la liberté et le changement, à la pointe de la contestation, a été emmené vendredi par « des hommes armés » devant l’ambassade éthiopienne à Khartoum. Le lendemain, Ismaïl Jalab, secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan, a été arrêté à son domicile, avec son porte-parole. Plusieurs proches ont déclaré ne pas savoir où ils ont été conduits.

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