RDC : nouvelles tensions au sein de l’alliance Tshisekedi-Kabila

La coalition qui lie le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et son prédécesseur, Joseph Kabila, a connu ces derniers jours un nouvel accès de fièvre en marge de leurs tractations pour constituer un gouvernement.

Le président congolais Félix Tshisekedi, à gauche, et le président sortant Joseph Kabila côte à côte lors de la cérémonie d’inauguration à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le jeudi 24 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

Le président congolais Félix Tshisekedi, à gauche, et le président sortant Joseph Kabila côte à côte lors de la cérémonie d’inauguration à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le jeudi 24 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 9 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

En minorité à l’Assemblée, les députés du groupe parlementaire Cap pour le changement (Cach) pro-Tshisekedi ont accusé la majorité pro-Kabila du Front commun pour le Congo (FCC) d’« outrage » et de « propos injurieux » envers l’actuel chef de l’État lors d’un débat vendredi après-midi à l’Assemblée.

Un débat suscité par les députés FCC pro-Kabila, qui critiquaient deux nominations sur ordonnance du président Tshisekedi, notamment celle de l’opposant Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza (80 ans) au poste de président du conseil d’administration de la Société des chemins de fer congolais (SNCC).

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« Il est de notoriété publique que l’hémicycle n’est pas le lieu indiqué pour débattre des actes administratifs posés par le président de la République », ont argumenté samedi les députés pro-Tshisekedi dans une déclaration politique.

« Inacceptable »

« Cette initiative affichée par nos collègues du FCC consistant à débattre des ordonnances signées par le président de la République est inacceptable et inconstitutionnelle », ajoutent-ils en rappelant que « le chef de l’État est politiquement irresponsable devant l’Assemblée nationale ».

L’opposant Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, mais avec seulement quelques dizaines de députés sur 500.

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Dans ce régime semi-présidentiel, son prédécesseur, Joseph Kabila, lui a cédé le pouvoir, mais en gardant une majorité de plus de 300 députés à l’Assemblée, selon ces mêmes résultats officiels contestés par une autre partie de l’opposition.

Les deux forces travaillent depuis l’investiture de Félix Tshisekedi le 24 janvier à la constitution d’un gouvernement où le FCC pro-Kabila devrait occuper la majorité des ministères en nombre et en importance stratégique.

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Ce scénario d’une « première alternance pacifique » est contesté par l’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu, qui revendique la victoire et la « vérité des urnes ».

« La corruption continue »

Deux députés proches de sa coalition Lamuka ont été invalidés vendredi par la Cour constitutionnelle, au bénéfice de deux membres du FCC pro-Kabila.

« Comment la Cour peut-elle justifier ses décisions iniques? », s’est interrogé sur Twitter Martin Fayulu.

« C’est l’oeuvre de la corruption qui continue », a réagi l’un des deux députés invalidés, l’élu de Kinshasa, Jean Goubald, qui est par ailleurs l’un des grands noms de la chanson congolaise.

« Il a promis qu’il allait peser de tout son poids avec son fric pour me faire invalider », dit-il au sujet du bénéficiaire de son invalidation, un ancien ministre du Budget sous Kabila.

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