Bénin : dans le nord du pays, des violences secouent la ville d’origine de l’ex-président Boni Yayi
Des violences ont éclaté lundi 10 juin à Tchaourou, la ville d’origine de l’ancien président Thomas Boni Yayi, dans le nord du Bénin, après l’arrestation de deux personnes, selon des témoins et un responsable de la police.
« La police républicaine a procédé à l’interpellation de deux citoyens, et les jeunes de la localité ont réagi à ces arrestations arbitraires », a confié une source locale jointe au téléphone.
« Deux individus identifiés comme les meneurs des violences électorales à Tchaourou ont été effectivement interpellés », a confirmé un responsable de la police, ajoutant que « l’opération a été menée en personne par le directeur départemental de la police républicaine du Borgou ».
Des violences ont éclaté à la suite de ces interpellations et les populations sont sorties massivement, selon Akim Moussa Adoéti, un commerçant en route pour Parakou. Elles « ont barricadé la principale route menant au Nord, brûlé des pneus et séquestré des voyageurs », et « endommagé un véhicule de police ».
Face à ces violences, la police et l’armée sont intervenues et des engins blindés ont été déployés dans toute la commune.
Boni Yayi « est en danger »
Le 28 avril, jour des élections législatives pour lesquelles l’opposition n’avait pas été autorisée à participer, des violences avaient déjà eu lieu dans cette vaste commune du nord du Bénin d’où est originaire l’ancien président Boni Yayi.
Ce dernier est depuis le 1er mai retranché dans son domicile de Cotonou, dont les accès sont bloqués en permanence par des policiers en armes. L’ancien président, visé par une procédure qui n’a pas été révélée à la presse, devait être entendu vendredi à son domicile par un juge du tribunal de Cotonou, mais n’a pu le recevoir « pour raisons médicales », avait expliqué à l’AFP Me Renaud Agbodjo, son avocat.
Le « stress quotidien, joint à l’absence de ses médecins ont entraîné l’aggravation de la lombo-sciatalgie hyperalgique dont il souffre », a de son côté déploré son parti politique (FCBE) la semaine dernière. « L’ancien président est en danger », a alerté le parti.
Depuis les élections, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir fomenté les violences qui ont suivi le scrutin du 28 avril et qui ont fait au moins 4 morts par balles selon Amnesty International et 7 morts selon l’opposition.
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