Duplicité saoudienne

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 1 minute.

La Turquie n’est pas le seul des grands alliés moyen-orientaux de la guerre de 1991 à regimber quelque peu cette année. L’Arabie saoudite se trouve, elle aussi, coincée entre l’enclume américaine et le marteau de son opinion publique. L’affaire est d’autant plus délicate que Riyad héberge sur son territoire la base aérienne Prince-Sultan, que le général Tommy Franks a visitée le 19 mars et qui doit être le poste de commandement de toutes les opérations aériennes.
L’opposition à la guerre désormais en cours est unanime au pays du Prophète, où la présence de troupes étrangères est jugée blasphématoire : voir Oussama Ben Laden et el-Qaïda. Le ministre de l’Intérieur, le prince Nayef, n’excluait même pas, le 19 mars, que des Saoudiens soient passés en Irak pour se battre contre les Américains. C’est cette hostilité bien connue à la présence étrangère qui a incité les États-Unis à aménager le QG de Doha, au Qatar. Outre les avantages pratiques réels pour les Américains, l’existence de ce QG permet aux autorités saoudiennes de faire comme si les ordres venaient de là-bas, et non de Prince-Sultan.
Celle-ci reste pourtant l’une des plus importantes bases d’opérations de la région. Depuis 1991, les États-Unis y ont investi des centaines de millions de dollars. Des avions de reconnaissance Awacs et des drones aux avions ravitailleurs et aux batteries antimissiles Patriot, la panoplie des armes d’attaque et de défense est complète. L’équipement informatique permet d’utiliser rapidement toutes les données recueillies par les satellites. À la veille du déclenchement des opérations, il y avait 5 500 militaires américains à la base. Ce nombre devrait doubler d’ici peu. La base fait également appel à du personnel saoudien.
Toutes les précautions seront prises pour ménager la famille royale, indique-t-on du côté américain, mais le « pilotage » continuera à se faire de Prince-Sultan.

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