Du côté de l’Afrique
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Au début des années quatre-vingt-dix, Sépia, une petite maison d’édition de la région parisienne, a tenté un essai intéressant : la publication, directement en Poche, de textes de littérature africaine. Ses responsables ont pensé qu’à 3 000 F CFA ou 4 000 F CFA des textes inédits de qualité, agréablement présentés, devraient plus facilement trouver preneurs que les ouvrages au grand format. Le calcul n’a pas été concluant. La structuration des sociétés africaines étant ce qu’elle est, c’est à 1 500 F CFA, sinon à 1 000 F CFA, qu’il aurait fallu descendre pour toucher un public élargi. Tandis que les gens qui achetaient un livre à 3 000 F CFA pouvaient tout aussi bien le payer trois fois plus cher.
Hatier a fait le même type d’expérience avec « Monde noir poche », créée en 1980. De Wole Soyinka et Jean-Marie Addiafi à Sony Lab’ou Tansi et Chinua Achebe, les plus grands auteurs francophones et anglophones ont été publiés dans cette collection. Ce qui ne l’a pas empêchée de mourir de sa belle mort au bout de dix ans. Elle a heureusement trouvé une nouvelle vie, au début de 2002, dans un aspect sensiblement différent. La collection « Monde noir » new-look a un format plus grand, un papier de meilleure qualité. Le vernis sélectif utilisé pour mettre en relief un détail de la couverture lui donne même un aspect très chic. Les prix sont à l’avenant : ils tournent autour de 5 000 F CFA.
Chez Dapper et Actes Sud, au Serpent à plumes, chez « Continents noirs » de Gallimard : pour les éditeurs français tournés vers la littérature africaine, la tendance est partout au semi-poche, présentations soignées et prix modestes, mais réalistes, calculés de façon à rentabiliser chaque édition.
Le vrai poche, supposant des tirages supérieurs à 10 000 exemplaires, n’est pas adapté à des marchés qui, en Afrique subsaharienne, avec les crises économiques, sont allés en se rétrécissant depuis vingt ans. Cela n’empêche pas certains éditeurs africains de faire beaucoup d’efforts pour mettre leurs produits à la portée du plus grand nombre. C’est surtout le cas au Maghreb. Le Fennec à Casablanca, Cérès à Tunis, Barzakh à Alger, pour ne citer que ces maisons, proposent de très jolis petits textes de fiction (notamment des policiers) à des prix voisins de 1 500 F CFA.
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