Dessine-moi une prison

Publié le 25 février 2003 Lecture : 1 minute.

Un bâtiment grisâtre, derrière un mur de grillages et de barbelés, esquissé au fusain. Ça ressemble au dessin d’un enfant appliqué. C’est l’oeuvre de Nelson Mandela, l’ancien président de l’Afrique du Sud, symbole de la résistance antiapartheid. Aujourd’hui, l’octogénaire aux cheveux blancs est un héros, pour beaucoup de Noirs comme de Blancs. L’idée audacieuse de vendre les croquis du Prix Nobel sud-africain afin de récolter des fonds pour sa fondation pour l’enfance s’est révélée efficace. Des lithographies signées, dont deux par les empreintes des mains de Mandela, ont été vendues à la galerie Bellagravia de Londres pour des sommes variant entre 2 600 dollars pour un seul dessin, et 15 150 dollars pour un ensemble de six dessins. Deux hommes d’affaires britanniques ont dépensé plus de 200 000 dollars aux enchères afin d’acquérir les épreuves de « l’artiste », tandis que des célébrités américaines comme la présentatrice de télévision Oprah Winfrey et l’acteur Patrick Duffy se sont précipitées sur ses premiers travaux. Une vue de la fenêtre derrière les barreaux de sa vétuste cellule, la même fenêtre vue de l’autre côté des barbelés, chaque croquis raconte les souvenirs de celui qui a passé vingt-huit ans de sa vie à la prison de Robben Island. Des impressions plutôt grisâtres du passé, que l’artiste débutant a souhaité sublimer en introduisant des couleurs gaies et lumineuses. Miss Paschke, son professeur de dessin depuis un an, apprécie l’enthousiasme et l’authenticité du travail de son élève. Quant à l’artiste en personne, il peine encore à croire que des gens payent autant d’argent pour son travail…

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