Cacao : la Côte d’Ivoire et le Ghana suspendent leurs ventes pour atteindre un prix plancher

La Côte d’Ivoire et le Ghana ont annoncé la suspension de leurs ventes de cacao qui sera récolté lors de la campagne 2020-2021. L’objectif est d’atteindre un prix minimum de 2 600 dollars la tonne et créer une plus-value pour les producteurs.

Cacao en Côte d’Ivoire. © Fernando Llano/AP/SIPA

Cacao en Côte d’Ivoire. © Fernando Llano/AP/SIPA

Publié le 13 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux plus gros producteurs mondiaux de fèves de cacao, ont franchi une nouvelle étape dans leur partenariat stratégique afin de dompter les cours internationaux du cacao. Le 11 juin à Accra, les deux gendarmes de la filière, le Cocobod du Ghana et le Conseil café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire, ont décidé d’un commun accord de geler les ventes de fèves à partir de la saison 2020-2021, qui démarre le 1 octobre 2020.

Les deux États sont allés plus loin, en proposant un prix plancher de 2 600 dollars la tonne (2 300 euros), en dessous duquel aucune fève ne sera mise sur le marché. Les cours internationaux sont actuellement autour de 2 400 dollars.

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Vendre par anticipation 80% de la récolte

La Côte d’Ivoire et le Ghana représentent plus de 60% des approvisionnements mondiaux de cacao, avec environ 3 millions de tonnes de récolte prévues pour la campagne 2018-2019 en cours. La Côte d’Ivoire, dans le cadre de ce partenariat stratégique, a aligné son système de commercialisation sur celui du Ghana depuis le démarrage de la campagne 2018-2019, débutée le 1 octobre 2018. Les deux producteurs mondiaux ont désormais un système de mise sur le marché similaire, qui consiste à vendre par anticipation 80% de la récolte, et surtout à aller sur le marché quand les cours sont bons.

« Les deux systèmes de commercialisation ne sont pas encore globalement intégrés, mais le mécanisme est similaire », explique une source du Conseil café-cacao. Les deux pays se réunissent de façon alternée à Abidjan et à Accra. Le prochain rendez-vous est prévu à Abidjan, le 3 juillet prochain, pour réfléchir sur la stratégie d’implémentation du prix plancher.

« Quand les deux chefs de l’État auront validé tout le processus, nous irons à la rencontre des industriels et des pays consommateurs pour leur expliquer que cette décision n’est pas contre eux », a expliqué à Jeune Afrique Yves Brahima Koné, le directeur général du CCC.

Aide aux producteurs

La limite de cette décision est qu’aujourd’hui, 80% des stocks de cacao sont localisés dans les pays consommateurs. Les stocks mondiaux étaient estimés à 4,79 millions de tonnes au premier trimestre 2019. En mars 2018, les présidents Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo ont lancé la déclaration d’Abidjan, une initiative destinée à lancer les jalons d’une coopération étroite entre les deux pays dans la cacaoculture, en vue de contrôler le marché du cacao, et surtout créer une plus-value pour les producteurs et pour les recettes d’exportation.

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Selon les statistiques de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), 15 milliards de dollars de TVA reviennent aux pays consommateurs tandis les producteurs ne glanent que 6 milliards de dollars, avec un chiffre d’affaires de 100 milliards de dollars dans l’industrie du cacao. Une donne que veulent inverser les pays producteurs. La stratégie entre le Ghana et la Côte d’Ivoire prévoit l’industrialisation sur place des fèves et la lutte contre les maladies du verger de cacao.

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