Maroc : malgré une baisse, les délais de paiement entre entreprises restent significatifs

Avec un délai moyen de 93 jours, la lenteur des paiements interentreprises pèse toujours sur l’économie marocaine indique la Coface, l’expert français en assurance-crédit, dans son quatrième rapport sur la question.

À Rabat, le pôle technolopolis héberge plusieurs entreprises de la tech marocaine (photo d’illustration). © Hassan Ouazzani/Jeune Afrique/2013.

À Rabat, le pôle technolopolis héberge plusieurs entreprises de la tech marocaine (photo d’illustration). © Hassan Ouazzani/Jeune Afrique/2013.

Publié le 14 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

66,2 jours en 2015, 81,8 en 2016, 98,6 en 2017… Malgré une légère amélioration cette année, les délais de paiement entre les entreprises marocaines représentent toujours une situation « préoccupante » pour l’économie chérifienne, pointe la Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur) dans son dernier rapport publié le 13 juin. Au premier trimestre 2019, le délai de paiement moyen des entreprises enregistré par l’expert en assurance-crédit redescendait à 93,2 jours, sur la base des chiffres de 2017 (la Coface n’ayant pas effectué de rapport en 2018).

Alors que la croissance du PIB marocain s’aplanie depuis 2017, passant 4,1% à 2,9% en 2018, avec une prévision de 3,2% pour 2019, 175 entreprises de tailles variables (de moins de 10 à plus de 250 employés) ont participé à l’enquête. Parmi elles, 84% ont déclaré que le délai de paiement moyen dépasse 60 jours, alors que le délai légal de paiement est fixé entre 60 et 90 jours. Pour autant, plus de 80% d’entre elles n’appliquent pas de pénalités de retard, bien que 25% des répondants déclarent des factures impayées à hauteur de 20% de leur chiffre d’affaires.

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8pxDélais de paiement moyen (en pourcentage des répondants)Infogram

« La longueur persistante des délais de paiement suggère notamment que, faute de textes d’application sur les indemnités de retard et les délais spécifiques aux entreprises en difficulté ou à activité
saisonnière, la loi sur les délais de paiement peine à être mise en vigueur », commente dans le rapport l’économiste Ruben Nizard.

Les plus touchées sont les TPE et les PME, d’après la Coface. Plus de la moitié des TPE souffrent d’impayés représentant plus de 15% de leur chiffre d’affaires, les fragilisant et conduisant certaines à la faillite.

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Les entreprises publiques plus rapides

L’étude met néanmoins en évidence certains aspects positifs. Les délais de paiement par les entreprises publiques se sont notamment améliorés, devenant ainsi de meilleurs payeurs vis-à-vis d’autres sociétés.

Ce raccourcissement des délais s’observe dans quatre secteurs majeurs : les technologies de l’information et de la communication (de 107 jours à 86 jours), la construction (de 105 à 100), la distribution (de 102 à 96) et l’agroalimentaire (de 90 à 86).

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Un climat entre prudence et optimisme

La majorité des entreprises estiment, selon la Coface, que les retards de paiement vont rester stables dans les six prochains mois, mais un tiers d’entre elles s’attendent tout de même à des délais plus longs.

Selon l’étude, l’évolution du contexte économique marocain est vu comme problématique. 41% des répondants estiment ainsi que celui-ci va se détériorer, alors que 58% des entreprises pensent que leur chiffre d’affaires va augmenter et la moitié d’entre elles que leur trésorerie va se stabiliser. La même proportion envisage d’ailleurs d’investir dans les six prochains mois.

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