Béchir et Garang en première ligne

Les négociations de paix avancent avec une désespérante lenteur. Comment accélérer le mouvement ?

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

Comme les trois précédents, le quatrième round des négociations entre le gouvernement soudanais et les rebelles du Sud, qui se tient depuis le 4 mars à Nairobi, s’est traduit par une avancée : initialement fixée au 31 mars, la date d’expiration du cessez-le-feu a, cette fois, été repoussée au 30 juin. Il devient possible d’envisager la fin d’une guerre civile qui dure depuis maintenant vingt ans.
Certes, tous les obstacles sont encore loin d’avoir été levés, dont le moindre n’est pas l’établissement de la liste des régions concernées par les négociations. Les rebelles entendent par exemple exercer une sorte de mandat sur les provinces de Nuba et du Darfour, qui, géographiquement, ne font pas partie du Sud. Le second est celui du partage du pouvoir et des revenus du pétrole. Sur ce point, un début d’accord sur les principes avait été esquissé lors du précédent round (22 janvier-4 février). Les représentants du gouvernement fédéral et ceux du Mouvement populaire pour la libération du Soudan (MPLA) campant sur leurs positions, seuls le président Omar Hassan el-Béchir et le chef rebelle John Garang semblent être en mesure de débloquer la situation.
C’est la conclusion à laquelle sont parvenus les responsables kényans, qui conduisent ces négociations parrainées par les États-Unis et l’Union européenne. Le principe d’un sommet Béchir-Garang a été accepté par Khartoum. Sa tenue est sans doute la condition de la poursuite du processus engagé avec la signature, en juillet 2002, de l’accord de Machakos, qui définit le cadre des futures négociations : respect de la liberté religieuse, non-application de la charia (loi islamique) aux non-musulmans et instauration d’une période transitoire de six ans à l’issue de laquelle les populations du Sud seront appelées à se prononcer, par voie référendaire, soit pour le maintien au sein d’un Soudan unitaire, soit pour la sécession.
Le calendrier des négociations prévoit la conclusion d’un accord global à la fin du mois de juin et fixe le début de la période transitoire au mois de janvier 2004. Pourra-t-il être respecté ? Peut-être, mais il est certain que le déclenchement de la guerre en Irak va un peu compliquer la situation.

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