À Malabo, les actionnaires de la BAD approuvent le projet d’augmentation de capital
Durant les assemblées annuelles de la BAD, à Malabo, Akinwumi Adesina a affirmé disposer d’un « appui solide » des actionnaires pour renforcer les fonds propres de la banque. Le niveau de cette recapitalisation reste néanmoins en suspens et devrait être décidé en septembre.
En septembre prochain, le comité consultatif des gouverneurs de la Banque africaine de développement, constitué dans la foulée de l’assemblée générale annuelle de Busan, en mai 2018, se réunira à Charm El Cheikh, en Égypte, pour décider du niveau d’augmentation de capital de l’institution africaine : 100 %, 150 % ou 200 %.
Cette augmentation des fonds propres est indispensable pour que la Banque puisse continuer l’ambitieux programme de financement promu par son président, le Nigérian Akinwumi Adesina. Sous son égide et dans le cadre du programme « High 5 », les financement approuvés par l’institution panafricaine ont grimpé de 6,33 milliards d’unités de compte (8,79 milliards de dollars) en 2015 à 7,28 milliards en 2018, soit plus de 10 milliards de dollars. Les décaissements, eux, ont toutefois reculé à environ 6 milliards de dollars l’an dernier après une année 2017 record, durant laquelle la banque a décaissé 7,5 milliards de dollars.
Un probable doublement du capital
Si un consensus existe sur le besoin d’augmenter les fonds propres de la BAD, des divergences persistent encore, notamment entre actionnaires africains et occidentaux, partisans de la modération, sur le niveau de ressources nécessaires, alors que la Banque a déjà triplé son capital en 2010. Selon les informations de Jeune Afrique, le scénario le plus probable reste une hausse de 100 % du capital autorisé.
Aujourd’hui, un peu moins de 5 milliards d’unités de comptes ont été libérés (payés) par les actionnaires pour environ 60 milliards d’unités de comptes de capital appelable (mobilisable si besoin).
« L’Afrique ne doit pas penser petit », a insisté Akinwumi Adesina en clôture des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, organisées cette semaine à Malabo. Le patron de l’institution a salué le soutien reçu de la part des actionnaires, qui ont été « extrêmement impressionnés par le travail de la BAD pour l’intégration régionale », thématique centrale de la rencontre de Malabo.
Adesina candidat à sa propre succession
Le dirigeant nigérian, dont le mandat arrivé à échéance l’an prochain, a également défendu son bilan et plaidé pour un deuxième mandat. En 2018, la BAD a contribué à la pose ou à la réhabilitation de 2 430 km de lignes électriques et à l’installation d’unités de production d’énergie pour 447 MW, tandis que « 19 millions de personnes ont eu accès à des technologies agricoles améliorées » et « 14 millions de personnes ont eu accès à des services améliorés de transport », s’est félicité le patron de la BAD.
« Avec humilité, je dis qu’on doit continuer les choses commencées », a-t-il poursuivi, se disant « très conscient » de ses « lourdes responsabilités ».
Akinwumi Adesina peut déjà compter sur des soutiens affirmés, notamment de la part de la ministre ivoirienne du Plan, Kaba Nialé, qui a pris la présidence de l’assemblée générale de la BAD, en prélude aux prochaines assemblées annuelles qui auront lieu à Abidjan, en mai 2020.
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