[Tribune] Faut-il laisser exécuter les jihadistes condamnés à mort ?

Laisser la justice irakienne exécuter les jihadistes français détenus sur son sol est risqué, la peine de mort n’étant pas une sanction exemplaire. La solution pour un procès authentique, équitable, et humain : un tribunal international spécial.

Des jihadistes de l’État islamique à Raqqa, en Syrie, en 2014. © AP/SIPA

Des jihadistes de l’État islamique à Raqqa, en Syrie, en 2014. © AP/SIPA

Samia Maktouf. © AFP PHOTO / THOMAS SAMSON
  • Samia Maktouf

    Samia Maktouf est avocate, inscrite aux barreaux de Paris et de Tunis, et conseil près la Cour pénale internationale.

Publié le 17 juin 2019 Lecture : 4 minutes.

Tous les jihadistes français de Daesh détenus en Irak sont désormais condamnés à la peine capitale. Bagdad les considère, avec d’autres prisonniers étrangers d’une cinquantaine de nationalités, comme terroristes du seul fait de s’être trouvés dans le « califat » lorsque l’armée a reconquis les territoires perdus. Avant eux, le Tunisien Mohamed Berriri avait été condamné à la même peine pour appartenance à plusieurs « brigades » de Daesh.

Fragilisé en 2017 par la victoire du « oui » au référendum sur l’indépendance au Kurdistan, puis raffermi par la libération de son territoire occupé par Daesh, l’Irak a besoin de reprendre la main et veut donc donner une image de fermeté vis-à-vis du jihadisme. Et nul ne peut nier que ces terroristes sont à l’origine des pires exactions de masse commises depuis 2012 un peu partout dans le monde, notamment en Europe et en Afrique. Cependant, en quoi la peine de mort serait-elle une réponse pertinente à leur barbarie ?

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