Algérie : Karim Djoudi, ex-ministre des Finances, placé sous contrôle judiciaire
L’ancien ministre fait partie des douze hommes d’État qui ont fait l’objet d’une enquête préliminaire dans le pays. Il a comparu ce dimanche devant le juge d’instruction de la Cour suprême.
L’ancien ministre algérien des Finances Karim Djoudi a été placé dimanche sous contrôle judiciaire par un juge d’instruction, après son audition dans le cadre d’enquêtes sur des faits de corruption, a annoncé l’agence de presse officielle APS.
Karim Djoudi, ministre de 2007 à 2014, a comparu devant le juge d’instruction de la Cour suprême concernant des affaires liées à la dilapidation des deniers publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges, selon APS.
La cour suprême est la seule juridiction compétente pour instruire les infractions qu’auraient commises dans l’exercice de leurs fonctions les membres du gouvernement, les walis (préfets) et de hauts magistrats.
L’ancien ministre des Transports Amar Tou comparaît également dimanche devant le juge d’instruction de la Cour suprême, selon l’agence de presse.
Purge
Les deux hommes font partie des douze anciens responsables algériens qui font l’objet d’enquêtes préliminaires pour des faits à caractère pénal.
La semaine dernière, un juge a placé en détention préventive Ahmed Ouyahia et Abdelamalek Sellal, deux anciens Premiers ministres de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
L’ancien ministre du Commerce Amara Benyounes avait lui été placé en détention provisoire à la prison d’El Harrach à Alger et l’ex-ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaalane, placé sous contrôle judiciaire.
Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a lancé plusieurs enquêtes et placé en détention provisoire de puissants hommes d’affaires, la plupart soupçonnés d’avoir profité de leurs liens avec le chef de l’État déchu ou de son entourage pour obtenir des avantages ou des marchés publics.
Feuille de route
Cette purge s’effectue alors que les manifestations continuent tous les vendredis dans le pays, où les protestataires et la société civile refusent catégoriquement que les proches de l’ex-président encore aux commandes organisent une future présidentielle.
Il réclament des institutions de transition indépendantes, tandis que le président intérimaire Abdelkader Bensalah et le chef d’état-major de l’armée le général Ahmed Gaïd Salah s’opposent aux manifestants.
Samedi, près d’une centaine d’organisations de la société civile algérienne ont appelé à une « transition de six mois à un an maximum » pilotée par une ou des personnalités consensuelles pour organiser l’élection d’un successeur au président Abdelaziz Bouteflika.
Ils ont aussi demandé la formation d’un « gouvernement de compétences nationales » pour la gestion des affaires courantes, dans une feuille de route adoptée à l’issue d’une « conférence nationale de la société civile » à Alger.
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