Sonatrach : changement de statut ?

Publié le 24 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

Sonatrach, le groupe pétrolier algérien, aura-t-il un jour le statut d’une entité économique « normale » ? C’est en tout cas ce que souhaite le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, mais il doit gérer la farouche opposition des syndicats, notamment celle de la fédération du pétrole, affiliée à la toute-puissante Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
Jouissant d’un véritable monopole en matière de transport, de raffinage et de commercialisation des hydrocarbures, l’entreprise, dont les recettes se sont élevées à 31,6 milliards de dollars en 2004, dispose d’un régime juridique lui accordant la compétence de délivrer les concessions d’exploration et d’exploitation aux partenaires étrangers, une mission censée faire partie des attributions régaliennes d’un État. Bref, un statut d’un autre âge qui rend opaques le fonctionnement et la gestion de Sonatrach et que ne cessent de dénoncer Washington et Bruxelles. Or le premier prépare un accord de libre-échange avec l’Algérie et le second s’apprête à ratifier avec elle un accord d’association.
La révision du statut de Sonatrach était une priorité du président Abdelaziz Bouteflika. Une première tentative a été lancée en 2001 par le ministre des Mines et de l’Énergie, Chakib Khelil. Mais les syndicats engagent le bras de fer en appelant à une grève générale. Devant le succès du débrayage, le chef de l’État gèle le processus d’adoption de la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
Le 15 janvier 2005, le gouvernement revient à la charge en annonçant son intention de présenter une nouvelle mouture du texte (avec quelques petites retouches). L’UGTA, qui négocie avec le gouvernement et le patronat un pacte social, devrait faire montre de plus de flexibilité. Quant au Parlement, acquis au président Bouteflika, il y a peu de chances qu’il fasse de la résistance. Selon une source gouvernementale, le report de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi a occasionné un manque à gagner de 10 milliards de dollars entrer février 2001 et juin 2004. De nombreux projets, notamment celui de la grande centrale électrique d’Adrar (8 000 mégawatts destinés à l’exportation d’électricité vers l’Espagne), sont en souffrance en attendant la nouvelle législation. La libre concurrence dans le secteur pétrolier algérien devrait entrer en vigueur dans les prochains mois.

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