Le Kenya envisage d’emprunter en yens

Après la levée de 2 milliards de dollars sur les marchés internationaux en juin dernier, le Kenya envisage d’émettre des obligations en yens. Nairobi, qui souhaite diversifier ses sources de financement, compte profiter des conditions favorables existant sur le marché du crédit au Japon.

Vue du quartier des affaires de Nairobi. Le Kenya compte diminuer de plus de 2 milliards de dollars ses emprunts sur le marché local, d’ici 2015. © Claudette Robinson/Flickr

Vue du quartier des affaires de Nairobi. Le Kenya compte diminuer de plus de 2 milliards de dollars ses emprunts sur le marché local, d’ici 2015. © Claudette Robinson/Flickr

Publié le 29 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Le Kenya réfléchit à l’émission d’obligations libellées en yens, a dévoilé Henry Rotich, le ministre des Finances du pays d’Afrique orientale, dans une interview accordée au quotidien économique Bloomberg

Marché favorable 

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L’émission de cet emprunt « samouraï » s’inscrit dans la volonté de Nairobi d’accroître son recours aux marchés financiers internationaux et de diminuer ses levées de fonds sur le marché intérieur.

D’ici à juin 2015, le pays compte réduire de 191 milliards de shillings (2,15 milliards de dollars) ses emprunts sur le marché local. Une baisse qui devrait être en partie compensée par la levée d’environ 150 milliards de shillings (1,70 milliard de dollars) auprès des investisseurs internationaux. En juin dernier, pour la première émission d’obligations libellées en devises américaines de son histoire, le Kenya avait facilement récolté 2 milliards de dollars.

Le Japon – dont la Banque centrale maintient un taux directeur nominal proche de zéro depuis plus d’une dizaine d’années – offre de belles perspectives pour les émetteurs d’obligations. En Juin 2013, la Tunisie avait d’ailleurs levé 230 millions de dollars de dette à 10 ans émis en monnaie nippone au taux très avantageux de 2,04%. Le pays d’Afrique du Nord devrait d’ailleurs renouveler cette opération – réalisée avec la garantie du Japon – cette année.

La dette « samouraï » n’est pas le seul dispositif auquel compte recourir le gouvernement kényan au cours des prochains mois. Dans l’interview accordée à Bloomberg, Henry Rotich explique que le pays planche sur l’émission de « sukuk » – un produit financier proche d’une obligation et conforme à la loi islamique – pour les investisseurs du golfe persique, ainsi que des « diaspora bonds » à l’intention des Kényans résidant à l’étranger.

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Risques sécuritaires

Ce recours accru aux marchés internationaux intervient alors que l’économie kényane, bien que solide, voit ses perspectives de croissance perturbées par la détérioration du contexte sécuritaire.

Fin juin, la Banque mondiale a abaissé les perspectives de croissance du pays de 5,1  % à 4,7 % cette année. Pour expliquer cette décision, l’institution internationale a notamment pointé « une saison des pluies tardive » qui a pesé sur les récoltes – l’agriculture représente près d’un tiers du PIB du pays – et la détérioration de la situation sécuritaire qui affecte le tourisme et les investissements.

Pour rappel, selon la Croix rouge, 94 personnes ont été tuées entre juin et mi-juillet dans les attaques menées par les islamistes shebabs en représailles à l’intervention de l’armée kényane en Somalie. En septembre 2013, une attaque menée par ces islamistes sur le centre commercial de Westgate à Nairobi avait entraîné la mort de 67 personnes et fait plus de 175 blessés.

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