RDC : en Ituri, « nous n’avons pas réussi à asseoir l’autorité de l’État »

Alors que la récente vague de violences en Ituri fait craindre une résurgence du conflit intercommunautaire qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts au début des années 2000, le gouverneur Jean Bamanisa Saïdi, appelle à un renforcement du dispositif sécuritaire et à une meilleure répartition des richesses issues des sous-sols de cette province de l’est de la RDC.

Une patrouille des FARDC à Aveba, en Ituri, en 2015. Photo d’illustration. © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

Une patrouille des FARDC à Aveba, en Ituri, en 2015. Photo d’illustration. © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

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Publié le 18 juin 2019 Lecture : 4 minutes.

En proie à une nouvelle flambée de violences qui ont fait plusieurs morts depuis le début du mois, la province de l’Ituri voit planer le spectre d’un retour des violences intercommunautaires entre Lendu et Hema. Des affrontements entre ces deux communautés avaient déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts entre 1999 et 2003. Depuis la résurgence des violences en décembre 2017, les massacres se sont multipliés.

Le dernier épisode en date a débuté le 10 juin, avec la mort de quatre commerçants Lendu. Plusieurs attaques ont suivi, entraînant d’importants déplacements de population – plus de 300 000 personnes, selon l’ONU-  mais le bilan humain reste pour l’instant incertain. La société civile locale évoque un bilan de plus de 160 morts, que les autorités n’ont pour l’instant pas pu confirmer.

Les auteurs et les motivations qui entourent ces violences sont tout aussi flous alors que l’armée met en cause une milice Lendu. Jean Bamanisa Saïdi, entrepreneur, ex-gouverneur de l’ancienne province orientale entre 2013 et 2015 et élu gouverneur de l’Ituri en avril, répond à Jeune Afrique sur les incertitudes qui entourent la situation sécuritaire de sa province.

Jeune Afrique : Que sait-on à ce stade de l’origine de ces récentes violences ? Comment expliquer que celles-ci soient aussi floues ?

Jean Bamanisa Saïdi : Une des raisons est que nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous rendre dans tous les endroits où se sont déroulées ces violences. Ce sont, dans la plupart des cas, des villages très isolés et se pose notamment le problème des infrastructures et des routes qui compliquent l’accès à ces endroits. Le fait que le nombre de déplacés dans ces territoires à considérablement augmenté ne facilite pas les choses.

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