La richesse et la liberté

Publié le 24 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

J’ai compris que la richesse ne rend pas libre. Copropriétaire de la compagnie Ioukos, j’ai dû faire d’incroyables efforts pour protéger cette richesse. J’ai dû me taire pour ne pas mettre en danger ma société, fermer les yeux sur beaucoup de choses et m’en accommoder. J’exerçais un contrôle sur mes biens, mais eux aussi me contrôlaient ! C’est pourquoi je voudrais aujourd’hui mettre en garde les jeunes qui vont bientôt accéder à des postes de responsabilité. N’enviez pas les riches. Ne pensez pas que leur vie est facile et insouciante. La richesse ouvre des possibilités, mais elle bloque l’énergie créatrice et affaiblit le caractère. La tyrannie de la propriété est cruelle. J’ai complètement changé. Je redeviens une personne normale, pour qui l’essentiel n’est pas de s’enrichir mais de vivre. Je ne lutte plus pour mes biens mais pour mon bien. Et pour le droit d’être moi-même. […]
Respirer l’air du printemps, jouer avec des enfants, lire de bons livres… tout cela est tellement plus important, plus honnête et agréable que de chercher à accroître sa richesse et à régler des comptes. Je remercie Dieu de m’avoir fait comprendre que chercher à gagner toujours plus d’argent est loin d’être l’unique but de l’existence. Libéré du fardeau du passé, je veux à présent oeuvrer dans l’intérêt des jeunes générations, porteuses de nouvelles valeurs et d’espoir.

[Fondateur et ancien dirigeant de la compagnie pétrolière Ioukos, l’auteur de ce texte était l’un des principaux oligarques russes. Arrêté en octobre 2003, il est depuis maintenu en détention, à Moscou.]

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