Cacao : « L’Afrique de l’Ouest restera la première zone de production mondiale »
Edward George, directeur de la recherche à Ecobank, analyse pour « Jeune Afrique », les perspectives du marché du cacao sur les marchés internationaux et leurs conséquences pour la production en Afrique de l’Ouest.
La forte poussée des prix du cacao, qui ont crû de 13,2 % depuis le début de l’année pour atteindre 1 958 livres (2 476 euros) la tonne, a été nourrie par l’augmentation de la demande mondiale, particulièrement en Asie. Celle-ci a suscité des craintes de déficits qui pourraient paraître paradoxales quand la Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, s’attendent à des récoltes record pour la saison 2013-2014 et investissent lourdement pour doper leurs rendements à la saison suivante. Mais l’industrie de la fève prévoit que les besoins en cacao vont augmenter de 1 million de tonnes pendant la prochaine décennie et que les déficits seront plutôt la norme que l’exception.
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Incitation à l’augmentation des rendements
À court terme, les prix élevés vont bénéficier aux exportateurs de fèves brutes, dont les marges vont augmenter. Mais la plupart des agriculteurs devront attendre la prochaine saison pour bénéficier de cette hausse, car les prix à la production sont fixes, aussi bien au Ghana qu’en Côte d’Ivoire.
Les prix élevés du cacao sont la meilleure incitation à l’augmentation des rendements, traditionnellement faibles en Afrique de l’Ouest (autour de 400 kg par hectare). Une augmentation indispensable pour la Côte d’Ivoire et le Ghana, où les zones de culture disponibles sont rares. Elle pourrait aussi doper le Nigeria, sur le point de dépasser le Cameroun pour devenir le troisième producteur africain de cacao. Le Sierra Leone et le Liberia, où des investissements importants ont été réalisés, pourraient également devenir des producteurs importants.
L’Afrique de l’Ouest n’a pas de rivaux dans le monde et restera la première zone de production de fèves brutes. Mais avec le dynamisme des broyeurs asiatiques, l’Afrique risque de rester un fournisseur sans parvenir à extraire plus de valeur ajoutée de la culture du cacao. »
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