Mali : le bilan de l’attaque contre deux villages dogons du Centre porté à 41 morts

L’attaque perpétrée lundi contre deux villages dogons du Centre a été commise « par des éléments peuls » et a fait 41 morts, selon un bilan porté à la hausse, a indiqué un document interne de l’ONU. Selon un rescapé, les assaillants ont accusé les villageois d’avoir collaboré avec l’armée malienne.

Des soldats maliens dans la région de Mopti, dans le centre du pays, en 2012. © AP/SIPA

Des soldats maliens dans la région de Mopti, dans le centre du pays, en 2012. © AP/SIPA

Publié le 20 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

La mission de l’ONU au Mali (Minusma) « rapporte que les deux attaques par des éléments peuls armés à Yoro et Gangafani les 17 et 18 juin ont eu pour conséquence le meurtre de 41 membres de la communauté dogon », indique une note interne. Un précédant bilan fourni par le gouvernement malien faisait état de 38 morts.

Selon le mémo de l’ONU, ces attaques ont également causé « le déplacement de 750 personnes » vers la localité voisine de Dinagourou et d’un « nombre indéterminé » d’habitants vers le Burkina Faso voisin.

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Les assaillants ont accusé les habitants de Gangafani et de Yoro d’avoir collaboré avec l’armée malienne, selon le témoignage d’un rescapé de cette tuerie, Abdoulaye Goro. Ils les ont « identifiés », « mis à part » puis ils les ont « tués devant nous », a affirmé cet agent de sécurité à Bamako.

« Ils ne cherchaient que les habitants de Yoro et Gangafani »

Le jour de l’attaque, Abdoulaye Goro se rendait aux funérailles de son père à Dinagourou, localité proche des deux villages visés, quand une quarantaine d’hommes armés, certains lourdement, les ont interceptés.

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Abdoulaye Goro et ses compagnons de route sont alors emmenés « dans la brousse » et rassemblés « sous les arbres », où se trouvent déjà une centaine de personnes placées sous surveillance, selon son récit. « Ils ont procédé au contrôle des identités. Ils ne cherchaient que les habitants de Yoro et Gangafani », a-t-il poursuivi. « Ils les ont tués devant nous, avec des fusils. C’est après qu’ils nous ont libérés », a affirmé ce trentenaire.

Représailles

Selon lui, les assaillants ont reproché aux habitants de ces deux villages d’avoir « coopéré » il y a une quinzaine de jours avec des militaires maliens et burkinabè, en intervention dans la localité voisine de Dinagourou. « Ils ont tué surtout des jeunes qui revenaient des champs » à motos ou sur des charrettes, assure-t-il, évoquant une « vengeance ciblée ».

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Les violences, qui déchirent le Centre du Mali depuis quatre ans, ont culminé le 23 mars avec le massacre, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 personnes dans le village peul d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso.

Par ailleurs, les services de la Minusma basés à Tombouctou (nord) « ont reçu des informations indiquant que cinq soldats des Forces armées maliennes (Fama) ont été tués dans une embuscade tendue [mardi 18 juin, NDLR] par de présumés éléments extrémistes dans le village de Fatel », près de Gourma Rharous. L’armée et le gouvernement malien avaient auparavant évoqué cette embuscade, sans donner de bilan.

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