La Belgolaise à vendre ?

Fortis aurait décidé la cession de sa filiale.

Publié le 24 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

Fortis va-t-il abandonner l’Afrique ? Selon des sources syndicales, la cession de sa filiale Belgolaise a été décidée le 17 janvier, au dernier conseil d’entreprise du groupe belgo-néerlandais, propriétaire de la banque. L’information n’a pas été démentie, mais une chose est sûre, « l’Afrique n’entre pas dans les priorités de la maison mère », comme l’a reconnu Xavier Deswaef, porte-parole de Fortis. Première banque d’affaires en RD Congo, la Belgolaise est présente dans plusieurs pays africains. La décision de Fortis, si elle était confirmée, n’est pas surprenante tant les résultats de la banque laissent à désirer. Malgré un bénéfice de 8,1 millions d’euros en 2004, la Belgolaise a beaucoup pâti des crises en RDC et en Côte d’Ivoire où sa branche, la BIAO Côte d’Ivoire, a perdu 4,5 millions d’euros. En juin 2003, quatre de ses dirigeants avaient été inculpés pour blanchiment d’argent provenant de la société congolaise diamantaire Miba. Simultanément, elle était accusée par l’opposition congolaise d’abriter les capitaux détournés par les dirigeants mobutistes, ce dont elle se défend. Aujourd’hui, les milieux d’affaires s’inquiètent de l’avenir de cette banque, détentrice du plus gros portefeuille de financement de l’économie. Implantée en RDC depuis près d’un siècle, la Belgolaise dispose d’un atout de poids : sa parfaite connaissance des particularités locales. D’où le soupçon de connivences avec les milieux politico-économiques. Cette réputation sulfureuse a-t-elle joué dans la décision de Fortis, soucieux de son image de marque ? Qui pourrait, dans ces conditions, s’intéresser à la Belgolaise, estimée à 160 millions d’euros ? À Fortis, on opterait pour une cession complète, et non par « appartements », à une banque déployant une stratégie à long terme en Afrique.

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