Guantánamo mon amour
Publié le 24 janvier 2005 Lecture : 1 minute.
De nouveau, des prisonniers libérés de Guantánamo se sont plaints des méthodes utilisées par l’armée américaine pour leur extorquer des aveux. Ainsi un ex-taliban a-t-il révélé récemment qu’il avait été interrogé par de jolies jeunes femmes très légèrement vêtues – quelle horreur -, qui l’avaient obligé à regarder quelques scènes d’un film leste. C’est tout juste si elles ne l’ont pas caressé avec une plume d’autruche.
Devant tant de sadisme, on reste effaré. Et on se demande quel héros pourrait résister à une telle épreuve. Jean Moulin lui-même n’aurait-il pas craqué si les Allemands avaient obligé Arletty à faire sous ses yeux la danse des sept voiles ?
L’ex-taliban a dit, des sanglots dans la voix, qu’il méritait le Paradis rien que pour avoir subi cela. On le lui souhaite de bon coeur. Au ciel, des houris peu farouches le consoleront à coups de plumes d’autruche. Peut-être même regarderont-ils tous ensemble une bonne vieille cassette de derrière les fagots.
Mais ce n’est pas tout. Il paraît qu’il y avait à Guantánamo une gradation dans la torture. Si le premier degré ne donne rien, on augmente la dose. C’est carrément Pamela Anderson, dans le plus simple appareil, qui vient arroser le pauvre malheureux de champagne avant de mener la revue du Crazy Horse dans sa cellule, rien que pour lui. Un orchestre tzigane se charge de lui percer les tympans.
Le troisième degré est une vision d’horreur que nous épargnerons à nos lecteurs les plus délicats. Disons seulement que cette ordalie implique la Playmate de l’année, quelques bouteilles de romanée-conti, un film rose et, en musique d’ambiance, le langoureux « Je t’aime, moi non plus » du couple Gainsbourg-Birkin. Insoutenable.
Qu’ont fait les talibans pour mériter de telles atrocités ? Après tout, quand ils étaient au pouvoir, ils n’étaient pas aussi cruels. Ils se contentaient de décapiter leurs adversaires, de couper la main du voleur, de lapider la femme adultère et de brûler vif l’hérétique.
