Afrique du Sud : PIC envisage de céder 16 % de sa participation dans Naspers

Inquiet de la trop forte dépendance du géant sud-africain d’Internet Naspers à l’égard de la Chine, PIC, son principal actionnaire, envisage de céder pour plus de 2,5 milliards de dollars d’actions.

Bourse de Johannesburg, image d’illustration. © Denis farrell/AP/SIPA

Bourse de Johannesburg, image d’illustration. © Denis farrell/AP/SIPA

Publié le 20 juin 2019 Lecture : 1 minute.

Les participations chinoises de Naspers inspirent de la méfiance à l’un de ses principaux actionnaires. Le fonds de pension des fonctionnaires sud-africains (GEPF), encouragé par son gestionnaire Public Investment Corp (PIC), envisagerait sans donner d’échéance de céder une partie de sa participation dans Naspers, selon l’agence américaine Bloomberg.

Alors que GEPF détient actuellement 16,5 milliards de dollars de participation dans Naspers (dont la capitalisation actuelle est de 101 milliards de dollars), le fonds de pension envisagerait de réduire sa participation de 16 %, ont indiqué des sources proches du dossier.

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En cause : la surexposition de Naspers aux fluctuations de Tencent, groupe chinois de services et jeux vidéos en ligne dont la firme sud-africaine détient 31 % depuis 2004. Rapidement après cet prise de participation, Tencent a connu un succès phénoménal qui a bénéficié à Naspers, lui permettant de multiplier sa valeur boursière par 72, et de passer du statut de société classique d’édition de journaux à celui de géant international du multimédia.

Premier recul pour Tencent

Mais aujourd’hui, cette participation dérange les investisseurs de Naspers, qui considèrent que le groupe est « devenu très dépendant de l’économie chinoise ».

Une situation d’autant plus embarrassante pour le groupe sud-africain qu’en 2018, les autorités chinoises ont retiré temporairement des autorisations de mise en ligne de jeux vidéos à Tencent et imposé l’installation d’un système pour vérifier l’âge de joueurs en ligne et limiter leur temps de connexion. Suite à ces restrictions, le groupe chinois avait constaté en août 2018 la première baisse de ses bénéfices trimestriels (- 2 %), qui avait entraîné la chute de son titre à la bourse de Hong Kong.

« Le succès de Naspers dépend du gouvernement chinois », a déclaré à Bloomberg Tahir Maepa, directeur général adjoint de la Public Servants Association, qui, avec ses 240 000 membres, constitue le principal contributeur au GEPF. « C’est un risque énorme, non seulement pour PIC, mais aussi pour l’économie sud-africaine et la Bourse de Johannesburg », a-t-il poursuivi, qualifiant d’ »indispensable » le désengagement de GEPF.

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