Bénin : fin du blocus autour du domicile de l’ancien président Thomas Boni Yayi

Les éléments des forces de sécurité postés autour de la résidence de Thomas Boni Yayi à Cotonou se sont retirés dans la nuit du 21 au 22 juin. L’ancien président béninois devrait rapidement être évacué hors du pays pour recevoir des soins médicaux.

L’ancien président du Bénin Thomas Boni Yayi, en 2012. © Vincent Fournier/JA

L’ancien président du Bénin Thomas Boni Yayi, en 2012. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 22 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Les policiers qui bloquaient la rue menant à la maison de Thomas Boni Yayi à Cotonou ont commencé à se retirer dans la nuit. Samedi 22 juin, au petit matin, l’ensemble du dispositif sécuritaire mis en place depuis les incidents du 1er mai dans le quartier de Cadjehoun avait été levé. Selon ses proches, l’ancien président béninois a quitté son domicile pour un lieu tenu secret. Certaines sources affirmaient qu’il avait quitté le Bénin dans la nuit à bord d’un avion médicalisé envoyé par le Nigeria. Une information démentie par son entourage. « Sa famille s’organise pour qu’il puisse voyager et recevoir des soins médicaux », explique son avocat, Renaud Abgodjo.

La rumeur de la levée du blocus circulait depuis plusieurs jours. Patrice Talon s’était rendu, jeudi, à Abuja pour y rencontrer Muhammadu Buhari. Selon plusieurs sources, le président nigérian a demandé à ce que son homologue béninois permette à Boni Yayi de quitter le pays pour se soigner. À son retour à Cotonou, Talon avait reçu une délégation de personnalités de Tchaourou, la ville natale de l’ancien président, à qui il a tenu des propos d’apaisement, tout en maintenant que Yayi devait d’abord répondre aux questions de la justice avant de pouvoir aller ce soigner. Le lendemain, les notables de la ville avaient rendu visite à Yayi rapportant que ce dernier était très souffrant. Cette dernière visite aurait convaincu Patrice Talon de lever le blocus.

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Médiations

« L’intervention de Buhari a été déterminante », estime-t-on dans l’entourage de Yayi. Avant lui, le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’était impliqué pour tenter de sortir de l’impasse. Pascal Koupaki, ministre d’État et secrétaire général de la présidence béninoise, et Aurélien Agbenonci, ministre des Affaires étrangères, s’étaient rendus à Abidjan le 10 juin, avant que Patrick Achi, le secrétaire général de la Présidence ivoirienne, ne fasse le déplacement à Cotonou le 12 juin pour y rencontrer Patrice Talon et Thomas Boni Yayi.

Une semaine plus tard, le procureur de la République Mario Metonou s’était montré particulièrement offensif à l’encontre de l’ancien président béninois, affirmant notamment que des éléments du dossier de l’instruction actuellement en cours sur les violences post-électorales du 1er et 2 mai montrent « une implication personnelle de l’ancien président de la République, M. Thomas Boni Yayi ». Il avait par affirmé que les deux reports de l’audition de Thomas Boni Yayi dans le cadre de cette affaire ont conduit le juge du 4e cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Cotonou, Aubert Kodjo, à « envisager à son encontre la mise en œuvre de mesures coercitives ».

Parallèlement, les anciens présidents nigérian Olusegun Obasanjo et ghanéen John Kufuor ont adressé un courrier à la Cedeao et à l’Union africaine, leur demandant « d’envoyer une délégation pour appeler le président Talon à libérer son prédécesseur, qui a besoin d’attention médicale à l’étranger » et de « prendre des mesures pour éviter que la situation ne se détériore » au Bénin.

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