Toujours sur le papier

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

La plus grande usine hydroélectrique du monde pourrait être africaine. Le barrage d’Inga, sur le fleuve Congo en République démocratique du Congo, offre le potentiel d’une centrale presque deux fois plus puissante que celle du barrage des Trois-Gorges, en Chine, qui délivrera 22 500 mégawatts (MW) fin 2008. De quoi alimenter en électricité les pays voisins, voire le continent tout entier. Le projet intéresse particulièrement les pays d’Afrique australe. Avec ses 40 000 MW, il produirait largement de quoi couvrir les besoins en électricité de l’Afrique du Sud, ceux des pays voisins et même ceux de l’ensemble du continent. Les ingénieurs ont élaboré la construction d’« autoroutes de l’énergie », partant d’Inga vers l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria. Certains envisagent même la possibilité d’exporter l’électricité, compte tenu de son faible coût de production, jusqu’au sud de l’Europe.
Mais la guerre en RD Congo a paralysé le projet « Grand Inga ». Et son coût, 50 milliards de dollars, fait naître les scepticismes. En mars 2007, le Conseil mondial de l’énergie (CME) a décidé de le relancer et a organisé à Gaborone, au Botswana, une réunion avec les gouvernements et les entreprises concernés. Les investisseurs potentiels, la société sud-africaine d’énergie Eskom en tête, ont fait part de leurs conditions : une gestion sans interférence politique et une stabilité de l’environnement des affaires. Dans un premier temps, il s’agit de remettre en route l’existant : à savoir la réfection du barrage construit en 1972, le dragage des parties ensablées et la réhabilitation des dix turbines de Inga I et II. La Banque mondiale a accordé en avril 2007 un financement de 296 millions de dollars à la Société nationale d’électricité (Snel) de RD Congo. Grâce à ces travaux, la puissance d’Inga I et II doit passer de 860 MW actuellement à 1 300 MW avant la fin de 2011. Pour l’étape suivante, Inga III – première étape du Grand Inga -, dont l’objectif est de produire 3 500 MW dès 2012, le financement nécessaire – 5,6 milliards de dollars – n’a pas encore été trouvé. « Tant que Kinshasa n’apportera pas les garanties sur la maîtrise des fonds, les bailleurs ne bougeront pas », estime un proche du dossier.

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