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Carrefour incontournable pour ceux qui visitent le pays, la capitale peut aussi se révéler un lieu de villégiature et de découverte.

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 3 minutes.

Les primates de Nyungwe (au sud-ouest), le refuge d’animaux sauvages de l’Akagera (à l’est), les célèbres gorilles du parc des Volcans (au nord-ouest), les petites villes riveraines du lac Kivu (à l’ouest) Les régions rwandaises ne manquent pas d’attraits. Seulement voilà, l’écotourisme, et plus généralement celui « de loisirs », ne concerne que 5 % des quelque 25 000 voyageurs qui se rendent chaque année au Rwanda. De fait, c’est Kigali, situé au centre du pays, qui concentre l’essentiel des infrastructures touristiques du pays.
Rien d’étonnant lorsqu’on sait qu’au lendemain du génocide de 1994, qui a fait fuir les visiteurs, les autorités ont préféré miser sur le tourisme d’affaires. Dans un premier temps, les impératifs de reconstruction ont amené le pouvoir en place à donner la priorité aux questions économiques. D’où l’accent mis sur la réhabilitation des infrastructures hôtelières existantes et la construction de nouvelles unités pour accueillir investisseurs étrangers et bailleurs de fonds. Parmi les établissements de renom de la capitale figurent l’hôtel des Mille Collines et le Novotel (qui vont être rénovés prochainement), ainsi que le Kigali Serena, où les businessmen disposent de tout l’équipement nécessaire : salles de conférences et de réunions, Internet avec accès wi-fi, secrétariat, location de voitures, salle de remise en forme, piscine, etc. Ailleurs dans la ville, bars, restaurants et boîtes de nuit se sont multipliés. Comme un symbole de la réouverture du pays.
Quand les conditions politiques ont été favorables, des mesures ont été prises pour dynamiser le tourisme de loisir. Un plan stratégique visant à diversifier les produits et les sites a été adopté. L’Office rwandais du tourisme et des parcs nationaux (ORTPN), chargé de gérer les parcs nationaux notamment, s’est ouvert à Kigali. La capitale accueillera prochainement l’École nationale de tourisme et d’hôtellerie du Rwanda, qui formera 200 élèves boursiers chaque année. La réalisation du projet, bénéficiant de l’expertise du collège canadien Mérici, se fera en deux phases : la mise en place des programmes de formation puis la réalisation d’un complexe d’hôtel-école.
Kigali a vu se multiplier les initiatives privées. Plusieurs agences se sont regroupées au sein de la Tour Operator Organisation. Si, pour l’heure, l’offre principale reste la visite des parcs nationaux, les autorités comptent développer le tourisme culturel (Butare, ville universitaire du Sud) et balnéaire (Gisenyi, Kibuye et Cyangugu, villes bordant le lac Kivu). Reste à développer un parc hôtelier limité.
Principale porte d’entrée au Rwanda, Kigali est doté des meilleurs hôtels. Ce qui fait de la ville un véritable point de ralliement où la durée du séjour est parfois la plus longue. « La plupart des touristes qui vont au parc des Volcans n’y restent que deux ou trois jours. Et quand ils vont dans d’autres régions, ils font souvent l’aller-retour dans la journée », explique un cadre de l’ORTPN. L’émergence de nouvelles zones touristiques ne devrait donc pas porter préjudice à la capitale. La petite superficie du Rwanda (26 340 km2) et son maillage routier permettent en effet une visite complète du pays en une dizaine de jours. Un avantage dont cherchent à profiter certaines agences : « On peut voir une diversité de choses en une seule fois. Nous pouvons donc proposer un séjour multiproduits à nos clients, le passage d’une zone à l’autre se faisant toujours par Kigali », explique un tour- opérateur. Un principe qui ne laisse pas les hôteliers indifférents. « En période creuse, la clientèle de loisirs pourrait s’arrêter dans notre établissement », espère Patrick Knipping, directeur de l’hôtel des Mille Collines, qui envisage de développer des partenariats avec les tour-opérateurs. En attendant, le « City Tour » mis en place par l’ORTPN propose déjà des visites guidées de Kigali. Au menu : les principaux sites historiques dont le musée d’Histoire naturelle (la maison Richard Kandt), le camp Kigali ou encore le musée dédié à la IIe République (1973-1994) dans la maison de l’ex-président Habyarimana. Avec ses paysages, son climat tempéré et ses services, Kigali n’est pas près de se faire détrôner.

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