Se mettre au vert

La municipalité a fait de l’assainissement et du ramassage des déchets une priorité.

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 3 minutes.

Si la capitale du Rwanda retient l’attention de ceux qui y débarquent, c’est essentiellement à cause de sa propreté. Ici, on ne ménage pas ses efforts pour l’assainissement de l’environnement. Parfois, les visiteurs se demandent avec quels moyens et comment Kigali réussit ce qui semble difficile ailleurs. Souvent, le jour ou la nuit, on voit sur telle ou telle grande artère, une, deux, trois ou quatre personnes en train de balayer. Ou d’arroser les arbres et autres plantes. Des gestes faciles, simples, presque dérisoires, mais dont l’efficacité est indéniable. Et qui relèvent d’une préoccupation politique contenue dans la loi sur la protection de l’environnement adoptée en 2005.
Préserver la propreté de la ville relève d’une responsabilité collective à Kigali. D’où l’importance de la sensibilisation des habitants. Et des travaux collectifs, l’umuganda, chaque dernier samedi du mois. Au quotidien, les gestes de chaque citoyen comptent. On remarque par exemple qu’ils veillent à ne plus jeter n’importe quoi n’importe où. Mieux, le spectacle gênant de personnes se soulageant sur la voie publique est devenu très rare. Mais cela ne suffit pas pour que la propreté règne partout. Aussi la ville a-t-elle décidé de travailler en collaboration avec des associations. Certaines sont chargées de collecter les déchets, d’en faire le tri au niveau de la décharge, de voir à quel usage peuvent être destinés ceux qui ne sont pas périssables. D’autres associations s’occupent de la décharge qui dépend de la municipalité, afin que « les ordures ne soient pas jetées n’importe où », comme le précise Jeanne Gasuba, adjointe au maire chargée des affaires sociales.
Le coût des opérations de nettoyage n’est pas exorbitant : entre 30 000 et 40 000 dollars (21 000 à 28 000 euros) par an. Un appui de l’Usaid, en 2003, de la coopération canadienne ensuite, a permis d’acquérir les équipements adaptés à l’entretien de la voirie : bottes, gants, tabliers, brouettes, machines Les responsables de la ville sont conscients de la nécessité d’améliorer l’hygiène, en particulier dans les quartiers pauvres à cause des problèmes liés au manque d’urbanisation. En attendant mieux, des actions d’assainissement sont menées. Et les quartiers déshérités paient 500 francs rwandais (0,65 euro) par mois pour le ramassage des ordures.
À l’heure actuelle, un combat semble sur le point d’être gagné : celui contre les sacs en plastique. Il a fallu user à la fois de beaucoup de pédagogie et de fermeté pour convaincre les commerçants et les utilisateurs d’opter pour les emballages biodégradables. Sans parler du ramassage de tous les sacs qui traînaient depuis des années. L’interdiction d’entrée des sacs en plastique sur le territoire rwandais est sans doute une bonne initiative.
Enfin, dans le cadre de la protection de l’environnement, la déforestation est désormais interdite au Rwanda. À Kigali, les autorités ont décidé de rendre la vie attrayante en aménageant de plus en plus d’espaces verts. En outre, des campagnes destinées à promouvoir la plantation d’arbres – forestiers, fruitiers, ornementaux – sont régulièrement organisées. Conformément au programme agricole urbain soutenu par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), depuis 2003, des arbres sont distribués gratuitement, en octobre et en novembre, aux ménages, aux écoles, à la population pour le développement de pépinières. Les ménages de petite taille en reçoivent entre trois et cinq. Ceux qui sont plus grands, entre cinq et dix. La ville leur demande simplement de les planter, avec une préférence pour les arbres fruitiers afin de contribuer à l’équilibre alimentaire. Par ailleurs, pendant les travaux collectifs, des arbres sont également plantés aux abords des voies de circulation. Bref, au-delà des slogans, la capitale est bel et bien en train de reverdir.

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