3 questions à Roger Sahyoun
Président de la Somagec (Société maghrébine de génie civil)
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Jeune Afrique : Comment évolue la concurrence ?
Roger Sahyoun : Les Européens sont moins agressifs. Ils se tournent davantage vers l’Europe de l’Est. Les entreprises venues des émirats sortent moins de leur zone. Il se développe donc une plus grande compétitivité des entreprises africaines, qui leur permet d’être de plus en plus présentes. Tous les appels d’offres qui sont lancés ne leur posent pas de problème. Les entreprises essaient de vendre leur savoir-faire et leur qualité. Celles qui ont des relations de longue date avec le continent sont souvent mieux placées.
Les conditions de financement ont-elles changé ?
Il y a une plus grande variété. Pour les États démunis, les crédits proviennent des bailleurs de fonds internationaux, qu’il s’agisse du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale ou de la Banque européenne d’investissement (BEI). Mais un nombre croissant de pays ont les capacités de financement, ou ils les trouvent en dehors des circuits traditionnels et, dans ce cas, ils préfèrent signer des marchés de gré à gré. Les entreprises chinoises profitent des accords d’Etat à Etat et, il faut bien le reconnaître, c’est tout à leur honneur. En revanche, elles sortent souvent de ces lignes pour effectuer d’autres travaux qui sont financés par les pays dans lesquels elles sont installées.
Justement, la Chine est-elle une menace ?
Les Chinois représentent une vive concurrence, surtout dans les domaines où ils apportent des financements et pour les chantiers où il existe des accords protocolaires. Ils sont très présents dans les matières premières, notamment les hydrocarbures. Ils proposent des chantiers livrés clés en main avec des financements adaptés ou moyennant des livraisons de pétrole. Dans ce cadre, il n’est pas rare que les entreprises chinoises obtiennent également les réalisations annexes qui ne figurent dans le projet initial ni même dans la ligne protocolaire comme des extensions de travaux. C’est alors une concurrence contre laquelle on ne peut pas se battre. Dans le cas des appels d’offres traditionnels, les Chinois ne représentent pas une menace. Les entreprises savent faire la différence sur leur savoir-faire.
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