Violences dans le centre du Mali : la Minusma renforce sa présence
La Minusma a renforcé lundi sa présence dans le centre du Mali, région qui connaît depuis plusieurs mois une escalade des attaques jihadistes et des violences intercommunautaires, en inaugurant un nouveau « secteur centre », notamment afin de « mieux protéger les civils ».
Depuis l’apparition en 2015 dans cette région du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, qui recrute prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l’agriculture et qui ont créé leurs « groupes d’autodéfense ».
« Aujourd’hui, j’ai remis le drapeau de l’ONU au nouveau Secteur Centre. Cela symbolise le transfert de pouvoirs au quatrième secteur de la Force de la Minusma, qui couvrira la région de Mopti. C’est une partie importante de l’augmentation de nos efforts dans le centre », a déclaré sur Twitter le commandant de la force de la Minusma, le lieutenant-général Dennis Gyllensporre.
La création de ce secteur de la Minusma, initialement implantée dans le nord du pays, « permettra une meilleure coordination » avec les forces armées maliennes pour « mieux protéger les civils et favoriser le retour de l’autorité de l’Etat et de l’Etat de droit dans la région », a commenté la Minusma, également sur Twitter.
Les violences qui déchirent cette région depuis quatre ans ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis lors, les tueries ont continué, avec la mort de 35 Dogons à Sobane Da le 9 juin ou encore de 41 Dogons à Gangafani et Yoro le 17 juin.
« Plan d’urgence »
Pour cette région, la Minusma a développé un « plan d’urgence » baptisé Oryx, dont la « première priorité » est de « multiplier les patrouilles dans les zones sensibles pour que la présence soit visible, qu’elle rassure, qu’elle dissuade et qu’elle anticipe », a expliqué le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, sur le site internet de l’ONU.
Ce plan vise également à aider les autorités maliennes à « combattre l’impunité », à « aider les populations meurtries dont les villages et les greniers ont été brûlés », en permettant aux agences humanitaires « d’intervenir pour subvenir aux besoins immédiats mais aussi pour donner des semences ». Autre objectif: faciliter la médiation pour « rapprocher » et « réconcilier » les populations.
Le chef de la Minusma estime ne pas avoir besoin de davantage de Casques bleus à ce stade. « Pour le moment, nous avons fait un réajustement de nos capacités existantes, tout en maintenant notre dispositif au niveau du nord », a-t-il dit. « Mais si demain on nous donne d’autres tâches, on sera obligé de demander l’augmentation de l’effectif » et « des ressources supplémentaires ».
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