Au Cameroun, la résistance en robe noire des avocats-activistes
Deux ans et demi après les manifestations qui ont marqué le début de la crise dans les régions anglophones, les robes noires sont toujours en première ligne face au pouvoir. De la lutte contre la « francophonisation » du système judiciaire à la dénonciation de la répression, ces avocats-activites sont de tous les combats. Au grand dam du barreau, qui cherche à tempérer leurs ardeurs.
« Coups de matraques, gaz lacrymogène et canons à eaux ». Deux ans et demi après, les images de « la tragique journée du 8 novembre 2016 » n’ont pas quitté Me Sama Tambe, l’une des victimes de la violente répression policière qui s’est abattue ce jour-là sur les avocats de Bamenda.
Comme nombre de ses pairs, il s’était joint à la marche pacifique organisée par des membres anglophones du barreau camerounais, pour dénoncer « la francophonisation » du système judiciaire. Ces derniers reprochaient notamment l’absence des versions anglaises d’importants textes de lois et la surreprésentation de magistrats francophones – « très souvent monolingues » – dans cette région anglophone.
Point de départ de la crise anglophone
Point d’orgue d’un mouvement de colère des avocats entamé par une grève en octobre, ces manifestations ont, surtout, été le point de départ d’une crise socio-politique sans précédent. Dans les semaines et les mois qui ont suivi, l’escalade a été radicale.
Des milices armées revendiquant la sécession du Cameroun anglophone affrontent régulièrement les forces de défense dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le conflit a fait près de 2 000 morts, et plus de 500 000 déplacés, selon des chiffres rendus publique par International crisis group, début mai.
Alors que l’heure est désormais à l’examen des voies de sorties de crise, et que les appels au dialogue entre Yaoundé et les sécessionnistes armés se multiplient, la voix des avocats, n’a cessé de résonner avec le même retentissement depuis le début de la crise.
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