Maison Blanche : bonnet blanc et blanc bonnet

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 3 minutes.

Sur un bon nombre de problèmes qui restent très controversés même parmi les plus proches alliés des Américains en Europe et en Asie, il y a aux États-Unis un large consensus. Cela va de Barack Obama, Hillary Clinton et John Edwards du côté démocrate à Rudolph Giuliani, Mitt Romney, John McCain et Fred Thompson chez les républicains.
Tous les candidats sérieux souhaitent renforcer la puissance militaire américaine plutôt que la réduire (la sénatrice Hillary Clinton veut 80 000 soldats de plus). Ils sont tous d’accord pour dire que les États-Unis ont le droit de lancer une action militaire préemptive dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». Tous estiment encore que les États-Unis doivent promouvoir la démocratie dans le monde. Aucun n’accepterait l’idée que les Nations unies puissent contraindre l’Amérique à quoi que ce soit si des intérêts nationaux essentiels étaient en jeu. Ils sont tous des soutiens convaincus d’Israël. Et tous sont très fermes sur l’Iran.

Même pour l’Irak – quelles que soient les polémiques -, les positions des républicains et des démocrates sont sur le fond plus proches que les uns et les autres ne seraient prêts à l’admettre. Le président George W. Bush a annoncé que le retrait des troupes américaines s’amorcerait avant la fin de l’année. Fini le « sursaut ». Mais aucun des principaux candidats démocrates ne fait sienne la position de la gauche antiguerre qui réclame un retrait total et immédiat. Le débat se ramène donc à une discussion sur l’échelle et la programmation des retraits de troupes.
Ce n’est pas si simple. Les réponses vont de l’ambition du sénateur Obama d’un retrait quasi total à la fin de 2008, tout en gardant là-bas une « force résiduelle » pour combattre Al-Qaïda, à la proposition du sénateur McCain de maintenir un certain nombre de troupes américaines pendant de longues années dans un Irak pacifié. Mais tous les candidats se conforment au souhait de l’opinion publique, qui veut qu’on en finisse progressivement avec la guerre, de la manière la plus « responsable » possible.

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Le fait que les déclarations et les positions des candidats convergent ne signifie pas, cependant, qu’ils gouverneraient de la même façon. Si tout le monde affirme qu’il est inacceptable que l’Iran se dote d’armes nucléaires, les candidats réagissent différemment. Tous les démocrates et, du côté républicain, Romney excluent le recours à la bombe, mais Giuliani et McCain pourraient bien tenter d’« éliminer » les installations nucléaires iraniennes, si Bush ne le fait pas avant eux.
Et malgré de nombreux points de consensus bipartisan, il y a des divergences importantes entre républicains et démocrates. Tous les démocrates se préoccupent beaucoup du réchauffement climatique. Les républicains, à l’exception de McCain, ne semblent guère s’en inquiéter. Et si tous les candidats sont obligés de faire preuve de scepticisme à l’égard de l’ONU, les républicains témoignent de beaucoup plus de méfiance vis-à-vis des institutions et des traités internationaux.
Mais, vu de l’étranger, c’est quand même le nombre des points d’accord entre les candidats qui est plus frappant que leurs désaccords. Après un désastre comme l’Irak, on aurait pu imaginer que les principes de base de la politique étrangère américaine seraient remis en question. À la lumière de l’élection présidentielle, il y a de quoi être déçu.

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