Alioune Sarr : « L’Open sky n’arrangerait pas les intérêts stratégiques du Sénégal »
Le ministre sénégalais du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, l’assure : le temps n’est pas venu pour le Sénégal de rejoindre l’Open sky africain, et de libéraliser son ciel. Réaffirmant son objectif de promouvoir la destination Sénégal, par le biais d’Air Sénégal et de son nouvel aéroport dont le pays veut faire un « hub de rang international », il lance par ailleurs un appel aux investisseurs dans le secteur hôtelier.
Entouré d’une importante délégation, le nouveau ministre sénégalais du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, a enchaîné la semaine dernière les réunions parisiennes à l’issue du dernier salon aéronautique du Bourget, que ce soit avec les équipes d’Air France, Aéroports de Paris (ADP), celles du Club Med et les tours-opérateurs français.
Il souhaite développer plusieurs projets importants sur la plateforme aéroportuaire comme un centre de maintenance, un centre de formation aux métiers de l’aéronautique, ainsi qu’une cité aéroportuaire de 4000 mètres carrés. Ses études (menées par ADP Ingénierie) sont déjà bouclées. Elle sera gérée en partenariat public-privé.
Mais par dessus tout, l’objectif, et il ne s’en cache pas, est de promouvoir la destination Sénégal et, surtout, les investissements dans le secteur hôtelier.
Jeune Afrique : Vous concluez votre visite parisienne. Quel message avez-vous délivré à vos différents interlocuteurs ?
Alioune Sarr : Il faut exploiter l’interdépendance entre tourisme et transport aérien. L’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Dakar a accueilli l’année dernière 2,4 millions de passagers, soit plus que celui d’Abidjan. Ce qui le met parmi les premiers de la sous-région. Il faut maintenant analyser finement les segments de tourisme actuels.
Pendant trop longtemps, nous avons assis notre développement touristique sur le segment balnéaire. Ce qui est très bien, puisque nous avons 700 km de côtes. Mais d’autres segments sont aussi à haute valeur ajoutée : le tourisme médical, culturel, culinaire, éducatif, historique avec des sites (Gorée, Saint-Louis, les sites mégalithiques, le Saloum).
Dans le cadre du Plan Sénégal émergent, vous souhaitez faire du pays « un hub de transport aérien et une destination touristique de référence de rang international ». Or la taxe aéroportuaire est de 54 euros à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) par billet, ce qui en fait une des plus chères du continent. Compte-vous baisser cette taxe ?
Non, pas pour l’instant. Le gouvernement a fait le choix d’opter pour un investissement massif. L’AIBD a coûté près de 600 millions d’euros. En dépit du montant de la taxe, des compagnies ont fait le choix de cette destination. Evidemment, il y a un surcoût, et nous l’assumons.
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