Les négociations sur les APE piétinent
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Malgré les blocages sur les accords de partenariat économique (APE), entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), « il n’y a pas de plan B », déclarait le mois dernier le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. Afin d’être en conformité avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les APE doivent succéder aux accords de Cotonou qui octroient aux pays ACP un accès préférentiel au marché européen. En lieu et place de ce régime dérogatoire, cette nouvelle réglementation doit donner naissance, d’ici à quinze ans, à une zone de libre-échange. À la clé, une ouverture à 100 % du marché européen et à 80 % de la zone ACP. Problème : plusieurs pays africains redoutent d’être submergés par des importations en provenance de l’Union. Quant aux « pays moins avancés » (PMA), ils sont déjà exonérés de taxes douanières en Europe grâce à l’accord « Tout sauf les armes ». À quoi bon, dans ses conditions, constituer une zone de libre-échange ? « Il y a très peu de chances que l’on parvienne à signer avant la date butoir du 1er janvier 2008. En conséquence de quoi des plans B apparaissent », résume un diplomate français en charge de ce dossier. Bruxelles parle « d’arrangements transitoires » avec certains pays et a opté pour des discussions distinctes entre les différents ensembles (Cedeao, Cemac, Comesa, Sadec, Pacifique et Caraïbes). Des listes de produits sensibles et des clauses de sauvegarde pour protéger certaines filières africaines doivent être formalisées. « Notre offre pour un accès sans quotas et sans douane reste sur la table », ajoute toutefois un responsable européen. « Les négociations parasitées par les ONG ont été longues à se mettre en route. C’est regrettable, car ces accords doivent aussi permettre d’accélérer l’intégration des économies africaines en constituant à terme un marché commun sur le continent », conclut-il. « Les APE sont un concept ultralibéral qui va laminer les producteurs africains, notamment dans l’agriculture et la petite industrie », dénonce en revanche Jean-Louis Vielajus, délégué général du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI).
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