La police aux trousses d’Olmert

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Personne ne peut sortir indemne de quatre enquêtes de police simultanées. Même si l’on parvient à échapper à l’une, on est fatalement rattrapé par les autres. Lorsque la décision sera prise de le mettre en examen, le Premier ministre Ehoud Olmert sera contraint de démissionner. La vérité est qu’il devrait le faire tout de suite. Depuis quelques années, l’usage s’est peu à peu imposé : lorsque la police enquête sur un ministre, celui-ci se met ipso facto en congé ou démissionne. C’est ce qu’ont fait Tzachi Hanegbi (Sécurité publique), Haim Ramon (Justice) ou Abraham Hirchson (Finances). Il est inéluctable que la démission d’un Premier ministre entraîne celle de l’ensemble de son gouvernement. D’autant qu’il s’agit en l’occurrence d’enquêtes d’une extrême gravité, tant d’un point de vue éthique que juridique.
Dans l’affaire de la maison de la rue Crémieux, à Jérusalem, les documents officiels prouvent qu’Olmert a bénéficié d’un rabais de 330 000 dollars sur l’achat d’un appartement d’une valeur de 1,2 million. Dans celle de la vente de la Banque Leumi, il est soupçonné d’être intervenu au profit de deux repreneurs, Daniel Abrams et Frank Lowy, dont il avait omis de préciser qu’ils étaient en relation d’affaires avec lui. La troisième affaire concerne une série de nominations politiques à l’époque où il était ministre de l’Industrie et du Commerce (les enquêteurs subodorent que des pots-de-vin pourraient avoir été versés).
La quatrième affaire est la plus grave, Olmert étant soupçonné de conflit d’intérêts. Le Centre d’investissements du ministère de l’Industrie et du Commerce ayant estimé qu’une certaine entreprise n’avait pas droit à des subventions publiques, il serait intervenu pour que plusieurs dizaines de millions de shekels lui soient néanmoins versés. Or ladite entreprise était représentée par un très bon ami et ancien associé d’Olmert, l’avocat Uri Messer. Quelque temps auparavant, l’avocat général de l’époque, Elyakim Rubinstein (aujourd’hui juge à la Cour suprême), lui avait déjà infligé un avertissement pour une intervention du même type au profit d’une usine Coca-Cola.
Une chose est claire : Olmert va être dans l’incapacité de s’occuper des affaires de l’État et passera son temps à essayer de prouver son innocence. Et ce sera mauvais pour l’économie et pour le pays. Une raison suffisante de le soulager de ce fardeau.

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