Soudan : l’Union africaine et l’Éthiopie proposent un nouveau plan de transition
Une nouvelle initiative de transition a été présentée jeudi aux contestataires soudanais par les médiateurs de l’Éthiopie et de l’Union africaine (UA), tandis que le bras de fer avec les militaires se poursuit.
Le nouveau plan prévoit toujours une instance de transition constituée de huit civils et sept militaires. Sur les huit civils, sept seraient issus de l’Alliance pour la Liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, tandis que le dernier serait choisi par les deux camps.
« Nous examinons actuellement la proposition avant de prendre une décision à son sujet », a précisé l’ALC, qui a reçu le projet d’accord dans la journée de jeudi. Le Conseil militaire n’a pas communiqué à ce sujet. Les négociations entre la contestation et le Conseil militaire de transition, qui dirige le pays depuis la destitution en avril du président Omar el-Béchir, doivent dessiner la future période de transition après 30 ans de régime autoritaire.
Les pourparlers ont été interrompus en mai et l’Ethiopie joue le rôle de médiateur pour les relancer. Toutefois le Conseil militaire a demandé à Addis Abeba de revoir son plan initial en rédigeant un « document commun » avec l’UA.
Quota de 67 %
Le nouveau texte présente une différence majeure par rapport à la version précédente. Il n’évoque plus le quota de 67% alloué à l’ALC au sein du conseil législatif, qui va faire office de Parlement de transition. Ce pourcentage avait été accepté par les deux parties avant la rupture des négociations le 20 mai, mais il a été critiqué ces dernières semaines par le Conseil militaire, qui demandait sa révision.
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Une fois l’accord accepté et signé, les deux camps « reprendront les négociations » et finaliseront « les questions en suspens, notamment la formation du Conseil législatif », précise le texte de la proposition éthiopienne-UA.
Le Conseil militaire au pouvoir a reconnu pour la première fois jeudi avoir ordonné la dispersion d’un sit-in des manifestants début juin. Vendredi, la diplomatie américaine et le leader de l’opposition soudanaise Sadek al-Mahdi ont appelé à faire la lumière sur cette répression meurtrière.
Le Conseil militaire au pouvoir au Soudan a reconnu pour la première fois jeudi avoir ordonné la dispersion d’un sit-in de manifestants début juin devant le QG de l’armée à Khartoum, qui a fait des dizaines de morts.
Depuis que les militaires soudanais ont tiré sur les manifestants le 3 juin, faisant une centaine de morts, le patron de la junte, Abdel Fattah al-Burhane, qui bénéficie du soutien des Égyptiens et des Saoudiens, est dans le collimateur de l’Union africaine.