Côte d’Ivoire : Henri Konan Bédié maintient ses propos controversés sur les étrangers
L’ancien président ivoirien, accusé d’avoir agité le concept d’« ivoirité », début juin, a reproché jeudi au gouvernement de vouloir imposer le silence dans l’opposition et « d’abandonner les citoyens, en proie à l’angoisse, aux craintes et à la misère sociale ».
![L’ex-président de la Côte d’Ivoire et actuel président du PDCI (Parti démocratique de la Côte d’Ivoire) Henri Konan Bédié à son domicile à Daoukro. © Sylvain Cherkaoui pour JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/05/31/34733hr_.jpg)
L’ex-président de la Côte d’Ivoire et actuel président du PDCI (Parti démocratique de la Côte d’Ivoire) Henri Konan Bédié à son domicile à Daoukro. © Sylvain Cherkaoui pour JA
Début juin, l’ex-président (1993-1999) âgé de 85 ans avait lancé, en rappelant de récentes violences meurtrières intercommunautaires dans le centre du pays : « On fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui. Mais les Ivoiriens n’accepteront jamais cela ».
L’opposant évoquait aussi « d’autres (étrangers) qu’on fait venir clandestinement » et à qui « on fait faire des papiers », possiblement pour « fausser » la présidentielle de 2020.
Controverse
Ces déclarations avaient soulevé une vive controverse. Le gouvernement avait condamné des « propos d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger ».
Avec ses propos, Henri Konan Bédié a été renvoyé à « l’ivoirité », un concept nationaliste que l’ancien chef de l’Etat et d’autres responsables politiques avaient utilisé pour tenter d’empêcher Alassane Ouattara de se présenter à la présidentielle de 1995. Ce concept a, selon de nombreux observateurs, contribué à la montée de la tension lors de la décennie de crise armée qui s’est soldée par les violences de 2010-2011.
Henri Konan Bédié a appelé le gouvernement « à la fermeture des sites d’orpaillage clandestin, au désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement des armes en Côte d’Ivoire, (…) à la lutte contre la fraude sur la nationalité ivoirienne. »
Horizon 2020
Il a aussi répété sa volonté de voir les autorités réformer la Commission électorale indépendante (CEI),très critiquée par l’opposition, pour la prochaine présidentielle.
Âgé de 77 ans, le président Ouattara entretient le mystère quant à une éventuelle candidature. S’il aura déjà accompli deux mandats en 2020, il estime avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l’opposition.
Henri Konan Bédié laisse lui aussi planer le doute sur sa candidature.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »