Crise anglophone au Cameroun : la Suisse en médiatrice

La Suisse a annoncé avoir été mandatée par « une majorité des parties » pour mener une médiation entre le gouvernement et les groupes armés indépendantistes dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du pays.

Un soldat du Bataillon d’intervention rapide (BIR), à) Buea, dans le Cameroun anglophone, en octobre 2018. Photo d’illustration. © REUTERS/Zohra Bensemra

Un soldat du Bataillon d’intervention rapide (BIR), à) Buea, dans le Cameroun anglophone, en octobre 2018. Photo d’illustration. © REUTERS/Zohra Bensemra

Publié le 28 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

« La Suisse a été mandatée par une majorité des parties pour faciliter un processus de négociation inclusif » dans la crise anglophone qui sévit au Cameroun, a annoncé le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), dans un communiqué publié le 27 juin. « Le DFAE s’emploie à trouver une solution pacifique et durable à la crise dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun, en collaboration avec le Centre pour le dialogue humanitaire », une organisation basée à Genève.

Alors qu’une première rencontre s’était tenue en mai, entre la DFAE et l’opposition camerounaise, une nouvelle rencontre avec « divers groupes d’opposition » camerounais a eu lieu du 25 au 27 juin en Suisse. Le ministère souligne que « l’objectif de cette rencontre était de préparer les futures négociations de paix entre le gouvernement camerounais et l’opposition politique ».

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L’annonce intervient alors qu’une quarantaine d’opposants camerounais ont forcé mardi l’entrée d’un grand hôtel de Genève où séjourne le président camerounais Paul Biya, âgé de 86 ans et qui dirige le Cameroun depuis 1982. « Ils manifestaient contre le gouvernement actuel du Cameroun », a témoigné le porte-parole de la police genevoise, Jean-Philippe Brandt. Une nouvelle manifestation d’opposants est prévue ce samedi 30 juin, à Genève.

Les civils entre deux feux

Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d’un État indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, ces régions sont le théâtre d’un conflit armé qui n’a cessé de prendre de l’ampleur.

En mai 2019, l’ONG Human Rights Watch a dénoncé la torture employée par les forces de sécurité contre des civils dans le cadre de la lutte contre les groupes séparatistes actifs dans les régions anglophones. Des exactions sont également commises par ces derniers, qui « ont aussi commis de graves abus, y compris des attaques contre des écoles, des meurtres, des enlèvements et de l’extorsion ». Début juin, un médecin exerçant dans hôpital situé dans une zone contrôlée par les séparatistes avait également dénoncé « la multiplication des cas de viol« .

Cette crise, qui a débuté fin 2016, a déjà poussé plus de 530 000 personnes à quitter leur foyer, selon des chiffres de l’ONU. Et en vingt mois seulement, le conflit a fait 1 850 morts, selon le centre d’analyses géopolitiques International Crisis Group (ICG).

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